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Franck Thilliez au 11ème Salon de Loos

Whooz : Franck Thilliez
ON : En 2013 avec « Puzzle », son dernier livre

Franck Thilliez était l’un des invités du Salon du Livre de Loos en 2013, il fut interrogé par Frédéric Launay, journaliste, lors du forum qui lui fut consacré.

Franck Thilliez, acte 2

On prend les mêmes, et on recommence ! Après la rencontre autour de « Puzzle », le dernier livre de Franck Thilliez, au Furet du Nord de Lille le 10 octobre 2013, animée par Frédéric Launay, que restait-il à connaitre du dernier ouvrage du maitre du noir ? Cette présente rencontre (ainsi que ce billet) complète le rendez-vous du Furet du Nord (https://www.whoozone.com/actualites/article-1594-201310151594-puzzle-le-dernier-thilliez.html).

Franck Thilliez au 11ème Salon de Loos - 30 novembre 2013

Puzzle, le dernier ouvrage écrit par le maitre du Thriller se déroulant en montage, le décor du forum, assez champêtre, presque montagnard servi d’entrée en matière de la manière la plus idéale qui soit d’un Frédéric Launay (chaussettes rouges à pois jaunes) heureux de croiser de nouveau Franck Thilliez sur son chemin d’interviewer officiel des célébrités de passage en région Lilloise.

Ecrire la scène de crime. « Comment écrire la scène du crime qui posera le décor du livre ? Une scène de découverte de huit corps dans un refuge » (Frédéric Launay).

Franck Thilliez. « Il fallait que je décrive cette scène de la manière la moins sanglante possible. On découvre donc la scène par l’intermédiaire du regard d’un gendarme. Ce que j’ai appris au fur et à mesure de mon travail d’écriture c’est de ne pas rebuter le lecteur de suite … Si l’on rentre dans le sordide dès le début … ! ».

Les personnages récurrents (Franck Thilliez est le créateur de deux personnages récurrents, Lucie Hennebelle et Franck Sharko). « Bien sûr on doit retrouver les personnages avec leur caractère et caractéristiques, mais il faut également penser aux nouveaux lecteurs, ce qui n’est pas évident ». « De nombreux lecteurs me disent qu’ils ont commencé par « Atomka », et remontent le fil des livres écrits avant, je trouve cela très intéressant ».

L’espace de liberté et son utilisation. « J’utilise ici ce que je ne peux pas utiliser d’une manière générale, ce par l’intermédiaire du jeu que je décris à l’intérieur de « Puzzle ». Avec ce jeu, l’idée est de matérialiser ce qu’il y a dans la tête des gens. J’ai toujours été intéressé par le psychisme, ici la paranoïa (par ailleurs, le nom du jeu), que j’ai matérialisé par une histoire avec un jeu de rôle où l’on sait pas si on est dans le jeu ou en dehors de celui-ci »

Le fictif et le réel. « J’écris des enquêtes policières où je suis un chemin avec un crime, un acte répréhensible et où des enquêteurs enquêtent. Je ne peux donc pas faire ce que je veux. Jusqu’où aller dans le fictif, ou dans le réel, tel est la question de « Puzzle » qui est un huis-clos, et non une enquête policière.

Le fonctionnement du cerveau. Dès le premier chapitre, on peut constater la fascination qu’exerce ce thème chez Thilliez. « Un vivier inépuisable » dira Franck Thilliez. « Ce thème satisfait mon goût pour la recherche, pour la science, c’est un moyen de garder les traces de mes recherches ».

De la documentation technique au roman. « Il y a un équilibre à trouver, avec parfois des simplifications – il faut penser aux lecteurs – mais j’intègre dans mes livres du savoir scientifique, et mon pari est gagné quand mon lecteur a appris quelque chose ».

« Mes romans se permettent des raccourcis, mes enquêtes policières s’y déroulent en une dizaine de jours, or dans la réalité … dans la réalité il y a des tracasseries administratives, qui sont mises de côté dans le roman ».

« Ma documentation représente quelques 1500 pages, ou plus encore. La difficulté est la vulgarisation scientifique, simplifier la science sans la trahir. Dans « Gattaca » j’utilise Darwin, par exemple.

« Pour « Puzzle », mon huis-clos, la liberté du roman sera ici transformé en claustrophobie. « Puzzle » est un huis-clos qui se recentre sur l’être humain. C’est un huis-clos du type « Misery », « Shinning » ou « 12 hommes en colère ». Un exercice qui n’est pas facile de faire, c’est un défi, un challenge, une mise en danger. C’est un exercice où il ne faut pas se rater. Exemple, « Vertige » se déroulait dans un gouffre et suivait les attentes du lecteur ». « Pour un polar, on à des outils techniques avec des meurtres, des poursuites … afin de faire rebondir une situation, pour un huis-clos, on n’a pas tout ça ! ».

Le décor. « Il a une force exceptionnelle, il s’agit d’un hôpital désaffecté. Un lieu inventé de bout en bout à partir de lieux croisés, de lieux cinématographiques … On est dans un huis-clos de thriller avec un décor qui génère déjà de l’angoisse chez le lecteur. Les lieux abandonnés ont l’âme de ceux qui les ont occupés, ce qui crée une ambiance ». « Pour « Fracture » j’avais enquêté sur la psychiatrie, j’ai donc gardé la coquille comme lieu d’intrigue de « Puzzle ». « « Puzzle » se déroule dans un lieu indéfini construit sur de l’existant aux USA, en Ecosse, son nom est « Swan Song » ».

Ilan, un personnage à abandonner. « La création d’un personnage est importante, ce qui m’intéresse, c’est le passé de celui-ci. Il existe un véritable « casting » de départ, ici, pour « Puzzle », il s’agit d’un casting de huit personnages. Les personnages seront rapidement identifiables ».

Quitter ses personnages. « Je n’ai pas de mal à abandonner mes personnages, ce serait plutôt un soulagement. Ce qui est différent avec mes personnages récurrents (Lucie Hennebelle et Franck Sharko), mais je sais qu’ils reviendront, « en dehors du livre, ils sont présents, on me demande d’ailleurs de leurs nouvelles ! » ».

SCOOP : Ils reviendront l’an prochain, en attendant il y a « Puzzle ».