« Irradié », un recueil de nouvelles au profil des enfants de Tchernobyl
Whooz : Irradié
ON : Essentiellement via l’Atelier Mosésu*
« Irradié », un recueil de nouvelles au profil des enfants de Tchernobyl
« Irradié », voilà un titre intriguant, pour un recueil de nouvelles qui ne le sera pas moins ! « Irradié » est le fruit du travail d’un collectif de 13 écrivains qui ont fait don de leurs droits (tout comme l’ensemble des intervenants sur l’ouvrage) au profit de l'association Nord-Pas-De-Calais Tchernobyl, une association dont la vocation est de permettre à des enfants victimes de la catastrophe de Tchernobyl de passer un séjour dans des familles d’accueil françaises afin de leur redonner les forces dont ils ont besoin.
Le lancement d'Irradié a eu lieu le 28 juin 2014 dans un bar de la rue de l'hôpital militaire de Lille et comptait les présences de Franck Thilliez, Claire Favan, Elena Piacentini, Sandra Martineau, Christelle Mercier, Lucienne Cluytens et de Delphine Clapiès, soit 7 auteurs sur les 13 nouvellistes. Soit, pour nous, 7 rencontres ! 8 si l’on compte celle de Sébastien Mousse, « éditeur par passion » (selon ses propres mots) de l’ouvrage collectif.
Galerie de photos exclusives.
« Irradié » vu par Sébastien Mousse, éditeur de l’ouvrage via l’Atelier Mosésu (Mosésu étant l’anagramme de Mousse).
Pourriez-vous nous parler d’ « Irradié » ?
Sébastien Mousse : « Irradié » est le résultat du travail d’un collectif de 12 écrivains membres des « Auteurs du noir », auquel s’est ajouté une nouvelle écrite par Marie-Sophie Villard, gagnante du concours de nouvelles sur le thème d’Irradié.
C’est le troisième ouvrage édité par « les auteurs du noir » dans un but caritatif, et le second chez Mosésu, après « Santé », l’année dernière, sur la santé « bonne ou mauvaise » qui vit la collaboration de 16 auteurs.
Notre cause commune annuelle ce sont les enfants de Tchernobyl via l’association Nord-Pas-De-Calais Tchernobyl. On fera une opération blanche sur le livre, tous les bénéfices iront à l’association.
Comment avez-vous procédé à « la sélection », au « choix » des différents auteurs qui composent ce recueil ?
Le choix fut la responsabilité de Fabien Hérisson, le directeur de la collection. Son choix fut essentiellement féminin, Franck Thillier étant le seul auteur masculin de la collection, pour son intérêt pour le thème de départ sur lequel les auteurs devaient composer leurs nouvelles. Franck est l’auteur d’ « Atomka », il se devait de faire partie du projet.
Parmi les auteurs, Marie-Sophie Villard est la gagnante d’un concours organisé sur le thème du recueil et Delphine Clapiès est membre de l’association Nord-Pas-De-Calais Tchernobyl (sa qualité de membre n’a pas pesé dans le fait que son texte soit publié). L’édition numérique d’Irradié compte les textes de François Lefebvre et de Marilyn Bréand qui ont tous deux, comme Marie-Sophie Villard participé au concours de nouvelles.
Quel sera le thème du recueil que vous éditerez en 2015 ?
« Le don d’organes », les profits iront à France ADOT, la fédération des associations pour le don d'Organes et de Tissus Humains qui œuvre dans tous les départements pour informer et sensibiliser le public sur le don d'organes, de tissus et de moelle osseuse.
Je ne peux pas en dire plus.
« Irradié » vu par quelques-uns de ses auteurs
Nous leur poserons trois questions, quelle a été leur motivation à rejoindre le projet, comment ont-ils abordé le genre « nouvelle » et quel est le « pitch » de leur écrit pour « Irradié », le recueil.
Christelle Mercier
Quelle a été votre motivation à rejoindre ce projet ?
Christelle Mercier : Ce projet a reçu mon adhésion immédiate car c’est pour la bonne cause et que la nouvelle était un nouveau format pour moi. C’est un beau projet solidaire à faire partager. Dès que je peux donner, je donne.
Comment avez-vous abordé l’exercice que représente celui de la nouvelle ?
Il s’agit de décrire en très peu de temps les émotions … un exercice difficile, mais j’ai pris le thème de l’enfance, qui, en tant que maman est un sujet qui me touche. Mon interprétation du thème fut donc « Irradié d’amour », avec le choix du noir, du piquant, car notre collectif c’est « Les auteurs du noir » ! Et que je suis une auteure de Thriller, mon dernier livre s’appelle « The Hunter » (et aborde le sujet de la pédophilie), c’est dire !
Quel est le « Pitch » de votre nouvelle ?
Elle conte l’histoire d’un petit garçon qui est atteint d’une maladie cardiaque (en conséquence de la catastrophe de Tchernobyl) due à sa mère. Ma nouvelle parlera de vie détruite, d’un « fœtus avarié » comme se définira mon petit héro.
Lucienne Cluytens
Quelle a été votre motivation ?
Lucienne Cluytens : Ma motivation est idéologique car je suis anti-nucléaire, le sujet me touchait également car ma mère a vécu 25 ans en Ukraine et enfin il y a la sympathie des gens qui ont lancé cette initiative.
Comment avez-vous abordé l’exercice de la nouvelle ?
La nouvelle est un exercice intéressant qui correspond à celui que j’ai fait quand j’ai commencé à écrire. C’est un exercice que j’affectionne car il s’agit d’aller à l’essentiel, en peu de pages.
Quel est le « Pitch » de votre nouvelle ?
C’est une petite nouvelle fantastique sur une jeune femme qui n’a pas beaucoup de compétences professionnelles qui exerce un métier où elle n’a pas grand-chose à faire. Au fur et à mesure du temps elle s’aperçoit qu’elle perd sa santé, elle imagine alors qu’on lui « suce sa vitalité ».
Elena Piacentini
Motivation
Elena Piacentini : Je connaissais l’association et plus particulièrement Maryna, une petite fille qui vient chez Delphine Clapiès (membre de l’association Nord-Pas-De-Calais Tchernobyl, également auteure d’une nouvelle présente dans le recueil) tous les ans. J’ai donc écrit pour le sourire de Maryna et parce que je suis fondamentalement contre le nucléaire.
Pitch
Ma nouvelle part de faits véridiques, les essais nucléaires en Polynésie Française et comment les autorités militaires ont mis le blackout sur le danger de ces essais. Ma nouvelle part de rapports de radioactivité qui font partie des archives militaires qui soient sorties il y a quelques années. Mes deux personnages, une habitante de Turia et un ex militaire demanderont des comptes et se vengeront …
Franck Thilliez
Motivation
Franck Thilliez : Travailler pour la bonne cause, pour le bien de l’association Nord-Pas-De-Calais Tchernobyl. J’ai connu l’association en accueillant une jeune ukrainienne qui avait des problèmes de santé lié à la radioactivité pendant un été il y a quelques années. Ecrire pour l’association était pour moi une bonne opportunité de revenir sur une partie de mon passé.
Ce qui est intéressant dans cette aventure c’est que tous les participants sont bénévoles, de l’équipe éditrice aux auteurs. Pour nous, écrivains/romanciers, c’est un moyen d’apporter notre pierre à l’édifice, de faire un don par le biais de l’écriture, un moyen modeste et original.
L’exercice de la nouvelle
La nouvelle est un exercice très différent du roman. Je cesserais ce que je suis en train de faire pour m’y consacrer. Il s’agit d’aller à l’essentiel en 15/20 pages. Ce n’est pas parce que le texte sera court que ce sera plus facile. Au fil du temps j’ai écrit 7 à 8 nouvelles, peut-être un jour les réunirais-je en un recueil !
Pitch
Trois cadres se lancent des défis d’aller dans les endroits les plus effrayants ou angoissant qui soit, l’un gagne « le droit » d’aller seul dans Pripiat, le village qui avait vu sur la centrale de Tchernobyl ! Il se passera alors « plein de choses » lors de cette nuit. Il faut savoir que Tchernobyl était également un village, le lieu de l’action même de ma nouvelle n’a pas été inventé.
Sandra Martineau
Motivation
Sandra Martineau : Le fait que ce soit une association où tous les droits seraient reversés. Je donne souvent dans l’associatif « près de chez moi ».
L’exercice de la nouvelle
L’exercice m’impressionnait un petit peu par la thématique imposée, donc je l’ai contournée, de la thématique nucléaire je suis passée à « irradié par le mal ». Ce qui dressait un parallèle avec le polar et le thriller. Mais quitte à partir sur une voie différente de ce qui était imposé, je suis partie sur quelque chose de différent d’une histoire policière normale, en y mettant de l’émotion.
Pitch
Il s’agit d’une lettre où une personne masculine parle en s’adressant à une autre personne. Au fur et à mesure de la lecture le lecteur comprendra qui est l’auteur de cette lettre et se dira « ce n’est pas possible que ce soit comme ça », et normalement, à la fin de ma nouvelle on se dit « aïe » !
Delphine Clapiès
Motivation
Delphine Clapiès : Je suis membre de l’association Nord-Pas-De-Calais Tchernobyl, je dois dire qu’à la base de l’initiative il y a Fabien Hérisson dont c’est ici le troisième recueil à thème au profit d’associations. « Irradié », le thème de cette année a été proposé uniquement à des femmes écrivains de l’association « Auteurs du noir », Franck Thillier étant le seul homme, choisi lui pour son intérêt pour le sujet, il est l’auteur d’Atomka, il était donc concerné.
« Irradié » n’était pas forcement à prendre en rapport avec Tchernobyl, chacun pouvait s’approprier le thème comme il le voulait. Karine Giebel ne voulait ainsi pas tomber dans le thème de Tchernobyl …
La nouvelle
Je suis partie prenante de l’entreprise, par mon rôle au sein de l’association, mais également en tant que collaboratrice de Mosésu en tant que directrice éditoriale de l’Atelier. J’ai donc parlé avec mes associés, dont Sébastien Mousse, de mon souhait d’écrire quelque chose, accueillant moi-même une petite fille chaque année depuis trois ans. Je n’ai pas obtenue l’unanimité mais j’ai écrit la nouvelle et après soumission de ma production les éditeurs m’ont donné leur accord pour être édité dans le recueil.
Pour ma nouvelle j’ai pensé à Maryna, la petite fille que j’accueille, j’ai écrit en pensant à elle et ce fut un challenge car ce fut donner également beaucoup de moi. Ma nouvelle est « sentimentale », on aime ou on n’aime pas !
Pitch
C‘est l’histoire d’un homme de 40/50 ans qui a un fils. On verra l’histoire d’une manière rétroactive et l’on saura que cet homme est allé à Tchernobyl où il a rencontré une femme, Maryna, une ukrainienne qui ne parle pas le français ! Maryna viendra en France, avec son jeune garçon, où ils vivront leur vie …
Claire Favan
L’instant rire du set d’interviews !
« Ma partie à moi va être toute pourrie ! » - il faut préciser que cette dernière interview démarra fort par un « Barbara c’est mon nom » en guise de présentation, que Claire Favan ajouta de suite « je ne sais pas faire des trucs sérieusement ! » - le ton était donné, c’était alors sans compter les interventions de ses amis nouvellistes qui se chargèrent de pimenter l’interview de leur consœur mais néanmoins amie.
Avant que nous lui posions nos trois questions, les premiers mots de Claire Favan furent « mais je n’ai rien à raconter », puis son étonnement que nous prenions cette remarque en note, « mais il note tout ce que je dis ! » (dans un grand éclat de rire).
Quelle a été votre motivation ?
Claire Favan : L’Atelier Mosésu est une équipe que je connais, j’ai participé à « Santé », le recueil édité l’an passé, la question ne se posait pas, j’ai dit « oui » de suite pour « Irradié ».
C’est là que la perfidie humaine s’est manifestée, la volonté farouche des camarades de jeu de Claire Favan de lui gâcher son interview, même avec la base d’une révélation de poids lâchée par Christelle Mercier. L’auteure prétendit (pour rire) que les nouvellistes avaient été contraints et forcés de collaborer au projet sous peine de payer une rançon à l’éditeur ! Voir de se faire embaumer vivant ! Franck Thillier lui-même révéla que rare était les auteurs encore vivants du bouquin qu’ils étaient en train de dédicacer ! Christelle Mercier ajouta quelques propos envers Sébastien Mousse et d’un comportement mafieux qu’il aurait envers ses auteurs ! (toujours pour plaisanter).
C’est à ce moment que Claire Favan dit, textuellement : « Ma partie à moi va être toute pourrie ! Je nie toute responsabilité dans les propos de mes camarades ».
Comment avez-vous abordé l’exercice que représente celui de la nouvelle ?
L’idée de ma nouvelle m’est venue assez facilement, je l’ai mise en place d’une manière définitive assez rapidement.
Pour répondre à l’exercice de la nouvelle je suis les enseignements de Jacques Saussey qui veut qu’un texte court ait une fin qui rebondisse. Ce ne sera pas le démarrage qui sera important, ce sera le rebondissement final.
Quel est le pitch de votre nouvelle ?
Une personne qui est victime d’un accident et qui est en état de mort cérébrale doit servir pour la greffe de quelqu’un d’autre lorsqu’il y a un loupé dans ce qui doit se passer …
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Nous ne pouvons que vous conseiller l’achat (et la lecture, bien entendu) de ce recueil édité au profit d’une association méritante, Nord-Pas-De-Calais Tchernobyl. Pour en savoir plus connectez-vous sur le site de l’Atelier Mosésu *.
* Contact nets :
http://www.atelier-mosesu.com/irradie-collectif-sous-la-direction-de-fabien-herisson/
Mail : mosesu@mosesu.fr
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