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Hommage à Laurent Fignon

Whooz : Laurent Fignon
ON : Au 11ème Salon du Livre de Loos (le 30 novembre 2013)

Valérie Fignon et Alain Bondue étaient les invités du 11ème Salon du Livre de Loos, où interrogés par Christian Palka, journaliste à France Bleu Nord, ils rendirent hommage à Laurent Fignon emporté par un cancer en août 2010.

Fignon le combattant

Rencontres.

Alain Bondue (ancien coureur, deux fois champion du monde de poursuite). « Nous nous sommes connus à la Réunion, on s’est côtoyé, même sans être dans la même équipe. On est devenu amis. J’ai arrêté avant lui, et je lui ai expliqué le bain de la vie d’après cyclisme ».
Valérie Fignon (veuve de Laurent Fignon, auteure de « Laurent », écrit en compagnie de Michel Cymes (Grasset), sur le combat de son mari face au cancer). « Je n’ai pas connue le Laurent coureur, mon livre « Laurent » montre le Laurent combattif devant le cancer, mais également un Laurent inconnu du grand public ».

Le livre, et Laurent.

Valérie Fignon. « A la mort de Laurent, nombreux ont été les éditeurs insistants à sortir un livre sur Laurent. J’ai refusé, je voulais qu’on me laisse tranquille. Suite à ma découverte de notes prises par Laurent sur son combat qu’il voulait et pensait comme victorieux, j’ai franchi le pas de la rédaction d’un livre et contacté les éditions Grasset pour un livre témoignage du combat de Laurent sur le cancer (en compagnie de Michel Cymes (le docteur de France 5)), ainsi que sur quelques anecdotes de cyclisme »

Christian Palka : « Car le grand public n’a pas oublié que Laurent a manqué de gagner un troisième Tour de France à huit petites secondes (au profit de Greg LeMond) ». « Mais il y avait deux Laurent, le coureur, et le « timide » ».

Alain Bondue. « Il y avait deux Laurent, le coureur public, et le Laurent qui se protégeait - « le véritable Laurent » ! Un Laurent avec ses coups de gueule … Il n’était pas celui qu’on imaginait quand on le voyait en course ».

Valérie Fignon. « C’était un homme de valeur. Nous nous sommes rencontrés en 1997, je n’ai pas connu celui que l’on surnommait « l’intellectuel du peloton ». Etre « intellectuel », certes c’était sa fierté, mais Laurent était simple, il ne cherchait pas la notoriété ». « C’était un homme franc, sans langue de bois, il disait souvent : « je commente ce que je vois » y allant au feeling, sur les commentaires du Tour qu’il assurait ».

« Le petit plus du livre, c’est mon témoignage d’accompagnante du malade. J’avais besoin d’écrire, mais je ne voulais pas faire un livre coup de gueule (j’ai donc co-écrit « Laurent » avec le docteur Michel Cymes)».

« Je raconte le Laurent privé, courageux face à la maladie, celui qui était fataliste. Il n’eut pas de regrets ».

Alain Bondue. « En se battant, il remontait le moral des valides ». « Il s’est battu jusqu’au bout, mais trois jours avant, on pouvait comprendre que c’était fini ».
Christian Palka fera alors le parallèle avec Jacques Anquetil, adulé, et apprécié à sa juste valeur sur le tard …

Valérie Fignon. « C’était pour se protéger. Vous savez, lorsque vous êtes leader, vous avez peu d’amis. Il avait Alain Bondue, Vincent Barteau et Alain Gallopin, ses seuls vrais amis ».

Alain Bondue. « Laurent était très médiatique, mais il n’était pas fait pour ça, il voulait être dans l’ombre ».

On évoqua ensuite la « retraite » du champion dans les Pyrénées, où il avait créé un centre de cyclisme. Trois ans de travail, où, selon les propos de Valérie Fignon, il « s’intéressait aux gens ».

Valérie Fignon. « Depuis le décès de Laurent, depuis la sortie du livre (juin 2013), je reçois des hommages extraordinaires des gens ». « Laurent reste un homme populaire ».

Qui était-il ?

Alain Bondue. « Je pense souvent à lui, je garde un souvenir gaie de lui ».
Valérie Fignon. « Laurent fut l’homme des 400 coups avec Vincent Barteau (complice des années Renault) ». « Jusqu’au bout il fut un homme joyeux, même lors de son dernier Tour de France en tant que commentateur ».