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Nicolas Lebel Le Gibier

Whooz : Nicolas Lebel
ON : Le Gibier - Le Masque

Le Gibier de Nicolas Lebel

Chronique d'Eppy Fanny

L'avis d'Eppy

Ce gibier là évolue, bondit, s’échappe, mais un gibier reste un gibier et le répit n’est qu’éphémère. Nicolas nous offre ici un récit qui se joue de nous, nous entraîne dans des sentes et des buissons où l’odeur du gibier disparaît, nous agite des leurres sous le nez pour relancer notre course, à croire qu’il nous prend pour des lévriers à faire courir toujours plus vite. Sacré cynodrome que ce récit qui nous fait voyager de Paris à l’Afrique du sud.

J’ai terminé cette course effrénée, époustouflée par tant de brio, et prête à courir encore !

Du très grand Nicolas.

L’histoire :

Tout part en vrille dans la vie du commissaire Paul Starski (avec un I), son chien est mourant, sa femme demande le divorce, et lui se retrouve comme un con qui a tout donné à son job ; au détriment de sa vie personnelle.

Et si sa coéquipière, Yvonne Chen, est un bon flic, côté empathie, elle est au niveau d’un bloc de granit. La BMW qu’elle conduit, semble seule, être capable de la faire frémir. Un peu. Point de réconfort à attendre d’elle.

Etant les plus proches d’une prise d’otages, ils se dirigent à l’adresse indiquée. Derrière la porte close, des coups de feu. Starski enfonce la porte et trouve deux corps d’hommes dans l’appartement. Morts dans des pièces différentes. A n’y rien comprendre.

L’une des victimes est un ex policier marseillais sur la touche, l’autre un homme d’affaires sud-africain. Qui a tué qui ? Puis ce morceau de cor de chasse qui résonnait dans l’appartement… A quoi cela rime-t-il ?

Le policier décédé, Cavicci, faisait une fixette sur une affaire d’homicide. Cette obsession lui avait valu une mise en congés d’office. Est-ce sa lubie qui l’a conduit à mourir dans cet appartement parisien ?

L’homme d’affaires sud-africain, Eugène Vankleber était le patron d’une grande société pharmaceutique. Son associé, Jean-Marie de Talense, n’est autre que le père du premier premier amour de Starski, Chloé, rencontrée au lycée Montaigne et avec qui il a partagé sept années de montagnes russes émotionnelles. Encore aujourd’hui il en conserve un souvenir attendri et vivace.

Paul sent qu’un truc cloche. Les voix entendues derrière la porte de la prise d’otages étaient totalement neutres. Pas d’accent marseillais ni sud-africain, alors que les cordes vocales des victimes étaient imprégnées de leurs origines…

Autre point troublant, les résultats de la double autopsie tombent : les victimes étaient mortes bien avant l’arrivée des policiers.

Starski et Chen retournent dans l’appartement où Starski fait défiler le CD de cor de chasse… et les voix supposées des deux victimes résonnent, la fameuse prise d’otages est rejouée.

Tout ça n’est qu’une foutue mise en scène ! A quoi ça rime ?

La voisine ayant aperçu une femme, qui pourrait être Chloé, quittant les lieux avant l’arrivée de la police, a-t-elle été elle aussi mystifiée ?

Car tous les indices convergent vers Chloé de Talense. Elle qui était fâchée avec son père depuis qu’avec Vankleber ils l’avaient virée de leur société. Société dont un médicament qu’elle a découvert a fait la fortune. Puis le père de Chloé est décédé dans un accident de voiture il y a quelques mois. Elle est la seule héritière. Un sacré mobile !

Pourtant il y a l’agression dont elle a été victime chez elle.

Mais il y a aussi son alibi qui ne tient pas. Ce soit-disant rendez-vous pour un entretien d’embauche, alors que les locaux sont vides depuis des mois…

Ses retrouvailles avec Chloé remuent Paul. Le charme de la belle agit toujours sur lui.

Chen est furax. Elle estime que cet engouement perturbe le jugement du commissaire.

Pour elle il n’y a pas de doute, la coupable est Chloé !

Paul est persuadé du contraire. Chloé semble victime d’une chasse à courre en lien avec le passé sud-africain de ses parents. Il n’a qu’une idée : la protéger. D’autant que Chloé et lui viennent d’être victimes d’une fusillade.

Chen, cartésienne, enquête. Il est vrai qu’en creusant, les indices qui accablaient Chloé ne sont que des sables mouvants. Qui lui en veut ? Que s’est-il passé lorsque ses parents vivaient en Afrique du sud avant l’apartheid ? Comment est morte la mère de Chloé qui n’a pas eu le temps de fuir avec eux ? A quoi ou qui renvoient les initiales MK ? Que signifie ce chiffre 5, lié aux Furies, et qui est bien trop présent dans cette histoire ?

Et si Cavicci, seul contre tous, avait eu raison ?

Yvonne est cartésienne et têtue. Elle creuse…

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En conclusion :

Le Sieur Lebel nous a fait attendre longtemps mais ça valait la peine (Oui Nico, je n’ai pas oublié qu’il y a eu deux parutions en 2019). Et même si Mehrlicht me manque, ce nouveau commissaire et sa coéquipière sont une réussite. Il est doué notre Nicolas.

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