Whooz : William Friedkin est un réalisateur américain.
ON : en 2012 avec « Killer Joe ». Le festival du Film Américain de Deauville 2012 lui a rendu hommage
Le coté obscur de la force
William Friedkin est un maître du cinéma américain. Sa très grande force est de s’appuyer sur le réel, son sujet de prédilection est la face obscure de l’Homme, sa filmographie est constituée de films de genre, du policier au cinéma fantastique en passant par le film d’action.
Friedkin débuta sa carrière à la télévision en 1957. C’est en 1967 qu’il réalisa son premier film pour le cinéma (« Good Times », une comédie musicale), puis très vite il appartint à l’école du « cinéma du réel » qui dans les années 1970, avec De Palma, Coppola ou Scorcèse avait la volonté de mettre l’Amérique face a elle-même. Pari gagné et ce pour l’ensemble de la carrière du cinéaste. Même pour « l’Exorciste » (1973), l’un des plus grands films fantastiques de tout les temps, une référence. « L’Exorciste » étant une œuvre qui, dans un souci de justesse, était à la base un film sur les mystères de la foi.
« Killer Joe » le dernier opus du maître ne faillit pas à la volonté initiale du cinéaste. Un cinéaste œuvrant en marge des grands studios. Une question de culture pour lui qui s’inspire de sa vie, de ses rencontres, de la peinture ou de la littérature et qui ne trouve guerre d’intérêts aux préoccupations cinématographiques actuelles des grands studios.
Actuellement le cinéaste est en conflit avec Paramount et Universal afin que ces studios transfèrent « Le Convoi de la peur » (Sorcerer (1977)) au format numérique et ainsi que ce film ne soit pas perdu. Aura-t-il gain de cause ? (Il faut préciser que « Sorcerer », un échec commercial du maître est considéré par la critique comme l’une des œuvres majeure, si ce n’est le meilleur film, de William Friedkin).
.
L’œil du Fan
Auteur de « l’Exorciste » (1973), film « culte » par excellence, Friedkin est considéré comme un cinéaste « culte ». Il a révolutionné le cinéma fantastique en filmant l’exorcisme de la petite regan, il a également révolutionné le cinéma policier avec « French Connection ».
Autour du personnage se greffe une réputation de metteur en scène invivable sur les plateaux de tournages. De nombreux récits, dont celui de Peter Biskind qui dans son ouvrage « le nouvel Hollywood » l’a décris comme « mégalomane, tyrannique et arrogant », le montre tour a tour fantasque, excessif, n’hésitant pas à jouer avec les peurs de ses interprètes pour les mettre au service du film. Quelle est la part de vérité, quelle est la part de mythologie ?
Il a souvent été fait le reproché à Friedkin d’exploiter ses thèmes de prédilection par intérêt financiers. Peut-être faut-il y voir là de la jalousie envers le cinéaste d’un des films les plus rentable du cinéma américain (toujours « l’Exorciste » (1973) qui réalisa plus de 400 millions de dollars de recettes dans le monde entier pour 12 millions de budget initial !).
Qui donc rencontrons nous lorsque nous rencontrons William Friedkin ? Un mythe âgé de 77ans, tout simplement. Une personne heureuse de vivre (cf, Deauville septembre 2012), un « Américain à Paris » ! Transition idéale pour citer les trois longs métrages préférés du maître : « Un Américain à Paris », « Tous en scène » et « Chantons sous la pluie », « j’adore ces films bien qu’ils soient complètement différents de tout ce que j’ai déjà fait ou ferai à l’avenir » (« Mad Movies » HS n°19 « Quarante réalisateurs cultes en quarante images cocs »).
« … De tout ce que j’ai déjà fait ou ferai à l’avenir » : Oui, William Friedkin ne compte pas s’arrêter avec « Killer Joe », tant mieux.
.
Sa vie son œuvre, l’œuvre de sa vie (Filmographie sélective)
1965 - The People vs. Paul Crump. Documentaire qu’il produit pour la télévision pour la réhabilitation de Paul Crump, un condamné a mort.
1971 - French Connection. Son premier grand succès.
(« French Connection 2 » sera réalisé par John Frankenheimer en 1975)
1973 - L'Exorciste. Un classique du film fantastique.
(« L'Exorciste 2 : L'Hérétique » sera réalisé par John Boorman en 1977)
(« L'Exorciste, la suite » (L'Exorciste 3) par William Peter Blatty en 1990)
(« L'Exorciste : Au commencement » par Renny Harlin en 2004)
1977 - Le Convoi de la peur. Remake du « Salaire de la peur » d'Henri-Georges Clouzot.
1980 - La Chasse. Ce film se déroulant dans le milieu homo S.M. fit polémique. Film à découvrir pour l’interprétation d’Al Pacino.
1985 - Police fédérale Los Angeles. Violent, immoral, la marque du maître. Le plus gros succès de Friedkin dans les années 80.
1990 - La Nurse.
2000 - Sortie de la version restaurée de « L'Exorciste ». Cette version dite « originale » a une durée d’une dizaine de minutes supplémentaires par rapport au film initial (ce film sortira en France en 2001).
2000 - L'Enfer du devoir. Enquête et procès autour d’une bavure militaire. Ce film a reçu un accueil critique très mitigé. « L'Enfer du devoir » est pourtant loin d’être un produit standard.
2003 - Traqué. Très belle poursuite entre Tommy Lee Jones et Benicio Del Toro au cœur d’une enquête sur une série de meurtres.
2006 - Bug. Film au cœur de la schizophrénie.
2012 - Killer Joe. Un film avec une cuisse de poulet et une boite de ravioli.
.
William Friedkin est également metteur en scène d’opéras, plus anecdotiquement, on le retrouve également au générique de quelques épisodes des « Experts ».
.
Pour aller plus loin :
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/friedkin/friedkin.htm
Killer Joe SUR WHOOZONE
http://www.whoozone .com/actualites/article-110-20120914110-killer-joe-william-friedkin.html
.