Babylon de Damien Chazelle
Whooz : Damien Chazelle
ON : Babylon
Puissance et gloire
(dans l’eau trouble d’un regard)
Babylon de Damien Chazelle
Catégorie « Bof »
Argument. Los Angeles des années 1920. Récit d’une ambition démesurée et d’excès les plus fous, Babylon retrace l’ascension et la chute de différents personnages lors de la création d’Hollywood, une ère de décadence et de dépravation sans limites.
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
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Babylon, soit tu aimes, soit tu ...
Babylon de Damien Chazelle en quelques points
- 3h09 ! C’est long.
- Quand on suit les parcours de personnages transparents auxquels on s’attache difficilement.
- Principalement les parcours de Nellie LaRoy (Margot Robbie), de Jack Conrad (Brad Pitt), de Manny Torres (Diego Calva) et de Sidney Palmer (Jovan Adepo).
- Sur fond d’une succession de scènes orgasmiques dans un Hollywood synthétisé.
- Avec en point central les drames du passage du Cinéma muet au Cinéma parlant dans le Hollywood des années 20/30.
« That’s all folk’s » !
On rentre dans « Babylon » avec un éléphant, on pense à « Good Morning Babilonia » des frères Taviani (1987), à Fellini. On sait, a minima, que le film traite des premières heures du Cinéma Hollywoodien. Un éléphant peut donc être attaché au tournage d’un film, genre « intollérance » de Griffith, why not ! En fait, on vit une grande fête orgiaque avec un personnage à la Fatty Arbuckle et ses déboires avec une fille de petite vertu cocaïnée … Babylone, Babylon (ou Hollywood avant Hollywood) est décadente, bientôt soumise à une révolution en passant du muet au parlant.
Et après ! On croit s’attacher aux personnages de Nelly LaRoy (Margot Robbie) et de Manny Torres (Diego Calva) avec une petite réminiscence de « La La Land » (Damien Chazelle, 2016), que nenni. Les scènes s’enchaînent, orgasmiques. Outrées.
Démonstratives.
Que faut-il retenir ? Que le Cinéma a toujours été un art, et une industrie. Que, par rapport au parlant, le muet représentait un artisanat, une liberté, le parlant étant devenu une industrie déshumanisée. Arg, saleté de progrès technique ! Ce qui a des résonances avec notre époque, cette époque qui voit notamment l’arrivée grand public d’un certain « Chat GPT » !
Et après ? On enquête pour voir ce qui relève du vrai, et ce qui relève du fantasme. On s’en doute, les personnages n’existent pas et sont les synthèses de plusieurs personnalités ayant existé. Ainsi Nellie LaRoy est la synthèse de Clara Bow, de Joan Crawford, de Mae West et de Jean Harlow*, Jack Conrad, celle de John Gilbert (et son difficile passage du muet au parlant bien aidé par Louis B Mayer) et de Douglas Fairbanks**. Damien Chazelle adoptant en grande partie le point de vue de Kenneth Anger, cinéaste et auteur du livre « Hollywood Babylone » (1959) sur les frasques (plus ou moins réels) du Hollywood premier.
Et après ? On se souvient de la flamboyance de certaines scènes, notamment de la première demi-heure du film, celle consacrée à la fête orgiaque. Cette scène qui nous avait fait espérer un film digne de « Whiplash » (2014) et de « La La Land » (2016), précédents opus du néo-maître hollywoodien, Damien Chazelle, pour, au final, nous plonger dans un Tarantino (dont la vision de son Hollywood dans « Once Upon a Time in Hollywood » (2019) était remarquable) des plus bavard. Quel gâchis !
* Télérama 3809 – 14 au 20 janvier 2023
** Wikipédia
Pour aller plus loin sur WHOOZONE.COM
Whiplash vu par Damien Chazelle et Miles Teller (Deauville 2014)
Deauville 2014, l'heure du bilan
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