Whiplash par Damien Chazelle et Miles Teller
Whooz : Whiplash, un film de Damien Chazelle
ON : Au Cinéma le 24 décembre 2014
Whiplash par
Damien Chazelle et Miles Teller
A la recherche de l’excellence
« Whiplash» était en compétition au 40ème festival du cinéma Américain de Deauville, Damien Chazelle son réalisateur défendit son film en conférence de presse suite à sa projection. Il était accompagné de Miles Teller, l’une des valeurs montantes du cinéma Américain et interprète principal de son film, ainsi que de Nicholas Brittle, producteur du film. Les trois hommes tinrent un discours autour de la recherche de l’excellence, thème principal du film qui créa l’événement au festival de Deauville.
« Whiplash » a obtenu le Grand Prix du jury et le Prix du public à Sundance en janvier 2014 ainsi que le Grand Prix et le Prix du public au festival de Deauville en septembre dernier. Le second film de Damien Chazelle a également été présenté à la Quinzaine des réalisateurs lors du Festival de Cannes 2014.
Argument. Andrew, 19 ans, rêve de devenir l’un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération. Mais la concurrence est rude au conservatoire de Manhattan où il s’entraîne avec acharnement. Il a pour objectif d’intégrer le fleuron des orchestres dirigé par Terence Fletcher, professeur féroce et intraitable. Lorsque celui-ci le repère enfin, Andrew se lance, sous sa direction, dans la quête de l’excellence...
Photgraphies exclusives du 40ème festival du Cinéma Américain de Deauville
Genèse
Damien Chazelle : Je suis batteur, et j’ai eu un prof sadique, mon film est tiré d’une histoire personnelle.
« Whiplash » fut d’abord un court-métrage avant de devenir le long que vous avez découvert. Ce court a été présenté au Festival du film de Sundance en 2013 où il y remporta le prix du Jury dans sa catégorie, ce qui permit une levée de fonds pour adapter l’histoire en long métrage.
Damien Chazelle et le paradoxe américain
Je suis né d’un père Français et d’une mère Américaine. L’excellence aux USA est différente que l’excellence française. Les USA sont très punitifs, même s’ils récompensent ! C’est vrai. Les études primaires ne sont pas très strictes aux USA, mais devenues adultes elles sont très punitives. Les USA sont bizarres, « bipolaires », c’est un paradoxe.
Le jazz dans son côté physique n’a jamais, ou peu été montré à l’écran. J’ai choisi cet angle plutôt que le côté cool souvent évoqué lorsque l’on montre le jazz à l’écran. Avec « Whiplash » je voulais tourner un film sur le jazz comme un film de guerre ou de gangsters. Les instruments de musique remplaçant les armes à feu, les mots et les notes, les balles à tirer et la salle de concert étant le terrain des opérations, le champ de bataille ou la banque à braquer.
La passion de la batterie
Je n’ai jamais ressenti le moment « extatique » que je montre de la batterie dans « Whiplash », c’est pour cela que j’ai arrêté. Le fait de ne pas atteindre ce moment de liberté, d’extase, m’a fait arrêter. L’autre thème de mon film, c’est le talent, est-il inné ? Peut-on devenir un grand musicien ? La fin justifie-t-elle les moyens ? Je ne joue plus de batterie que pour le plaisir. Je n’ai plus envie de revenir au niveau qui était le mien avant ! Le Cinéma a remplacé la musique. La batterie c’est 99% de travail et de stress pour atteindre 1% de sublime.
Miles Teller
Casting. Damien Chazelle : J’ai vu Miles dans « Rabbit Hole » de John Cameron Mitchell, et j’y ai vu la naissance d’un acteur accompli. J’avais alors écrit la première version de mon scénar, Miles l’a lue et à accepter immédiatement d’être associé au projet.
Interprétation. Miles Teller : Je suis batteur moi-même depuis l’âge de 15 ans. J’ai toujours pratiqué différents instruments, pour le besoin du film j’ai appris la batterie d’une manière intensive pendant 6 semaines. Je dois avouer que j’ai été doublé dans certaines scènes.
Le rythme, le cœur du film
« Le rythme a toujours été le cœur de mon film » - Damien Chazelle
Damien Chazelle : J’ai d’abord dessiné un story-board afin de planifier le tournage qui n’a duré que 19 jours. Le montage initial correspondait au story-board, mais il ne fonctionnait pas, il a donc été modifié. La musique nous a inspiré, ce qui nous a aidés. La musique a été une architecture pour les séquences que nous avions à monter.
Produire un tel film (a Nicholas Brittle, producteur)
Nicholas Brittle : J’ai rencontré Damien à L.A. il y a deux ans, et j’ai alors produit le court métrage qui a servi à trouver l’argent pour financer le long. En tant que pianiste et compositeur ce film a eu une résonnance personnelle chez moi. Il fallait que je produise ce film.
L’influence du jazz
Damien Chazelle : Petit je n’aimais pas le jazz. J’ai vu « Bird » de Clint Eastwood, forcement. Une histoire fondamentale de jazz avec Charlie Parker et l’épisode de la cymbale dont on ne sait pas c’est est véridique. Il existe une analogie avec l’histoire de mon héros, Parker était un saxophone comme les autres, à l’âge de 19 ans on ne sait pas comment il est devenu « Bird » (suite donc à l’épisode de la cymbale qu’on lui a jeté sur scène alors qu’il avait raté un solo. De rage Parker a ensuite travaillé d’arrache-pied, et est revenu changé, au niveau exceptionnel qui fut le sien. J’ai travaillé à la manière de « Bird », sans obtenir sa perfection, mon héros est pareil).
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