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Repas de famille, le film des Chevaliers du Fiel

Whooz : Repas de famille
ON : Au Cinéma le 26 novembre dans le Sud-Ouest, et le 3 décembre 2014 dans le reste de la France.

Vers l’infini et au-delà !

Doc : Nom de Zeus, Marty, j’ai mis mon convecteur spatio-temporel sur 1970, date de l’âge d’or du Nanar Français, des films aux kilomètres des Paul Prébois, Jean Lefevre et consorts, et j’ai malencontreusement ramené, en 2014, plus exactement le 26 novembre 2014, « Repas de famille », une bobine de ce temps-là. Il nous faut tout de suite retourner dans le temps pour remettre les choses à leurs places et ne pas créer une faille temporelle et bousculer l’ordre de l’univers.

Marty : Ok dac, Doc. Pourvu qu'on arrive a rétablir l'ordre avant le 3 décembre !

MAIS CE QUI DEVAIT ARRIVER, ARRIVA

Bande annonce - Multiplexe le Palace

Certains films touchent le fond, d’autre arrivent à creuser plus loin encore ! Cette remarque est peut-être facile, mais c’est notre réaction spontanée face à - on ne sait comment le désigner - à l’objet filmique commis par les Chevaliers du Fiel alias Eric Carrière et Francis Ginibre. Certains diront qu’il est à la mesure de leur talent ! (ce à quoi nous répondrons que les Chevaliers valent mieux que leur « supposé » réputation.

Avec une très grande tolérance on pouvait admettre que « Repas de famille » démarrait « correctement », Noëlle Perna, la Mado la Niçoise, voguant sur son sketch du GPS adapté pour les besoins du film à un four intelligent, « qui n’a couté sur internet que 8 000 euros au lieu de 10 000 ! », mais la suite sera composée de morceaux de bravoures affligeants et n’hésitons pas à la dire, souvent vulgaires – il en faut pour tous les goûts ! (le comble est lorsque Artus expose son fondement suite à un pari – rires gras garantis, il ne manque plus que le gag de la tarte à la crème !).

Nous sommes pourtant certains que « Repas de famille » aurait pu être une mécanique de précision efficace. « Repas de famille » est l’adaptation de la pièce à succès éponyme du duo où celui-ci y campait tous les personnages, l’histoire de deux couples guidés par la question de « qui va garder mémé à Noël ». Pour les besoins du film Noëlle Perna campe la femme de Francis, et Lorena Cravota celle d'Eric, ce dernier duo étant un couple de profs, donc de gauche, opposé à un couple dit « de droite », dont le père de famille est un artisan combinard.

S’il s’en était tenu à ces quatre personnages, peut être « Repas de famille » en aurait gagné en efficacité ! Mais une pléiade de bons acteurs (issus de la scène montante du one man show, la plupart populaires grâce à l’émission « On n’demande qu’à en rire » (« ONDAR ») où ils y étaient brillants) gravite autour de l’histoire, sans vraiment la nourrir et dans des gags qui tombent à plat. Malheureusement.

« Repas de famille » semble être un film fait entre potes, et pour des potes. Sera-t-il un succès de box-office ? On peut le craindre, les Chevaliers ayant leur public (France 4, puis D8 surexposent d’ailleurs le duo en réponse à une demande de celui-ci, règle de l’audimat oblige). Mais le Café-Théâtre n’est pas le Cinéma, et si le duo fonctionne en sketches il a plus de mal à exister en saynètes filmées (avec pourtant les mêmes ressorts). En Cinéma il y a des paris hasardeux à faire, ceux de box-office par exemple, nous ne les ferrons donc pas, par contre nous ferons celui de l’audimat lors de sa projection à la télévision en osant le chiffre des 10 millions de spectateurs. Nous allons même parier sur un nombre incalculable de rediffusions. Que ce soit par le biais du Café-Théâtre filmé, puis maintenant du Cinéma, le spectateur français n’a donc pas fini d’entendre parler des Chevaliers du Fiel. Qui sait, peut-être même qu’à force d’être multidiffusé, « Repas de famille » deviendra culte !