Bernard Minier - Interview découverte

Bernard Minier - Interview découverte

Whooz : Bernard Minier
ON : Avec N'éteins pas la lumière, XO Éditions, 2014

L’Histoire de Bernard Minier est une success-story qui ne se dément pas. En 2011 « Glacé » constitua son premier essai et son premier succès, suivront « Le Cercle » (2012) et « N'éteins pas la lumière » (2014). Qui est Bernard Minier, quels sont ses « « secrets » » de fabrication, pourquoi avoir choisi le sud-ouest comme cadre de ses polars ?  Rencontre avec un auteur passionnant …

… Rencontre avec le néo-maitre du Polar Français

Qui êtes-vous, Monsieur Bernard Minier ?

Bernard Minier : Je suis un jeune auteur de trois polars de 53 ans, ce qui veut dire que je suis rentré en littérature sur le tard.

Qu’est-ce qui a pu pousser un contrôleur principal des Douanes à franchir le pas du Polar ?

Une  rencontre, tout simplement (celle de Jean-Pierre Schamber, Ndlr). J’écris depuis l’âge de dix ans ! J’ai souvent participé à des concours de nouvelles sur des thèmes libres ou imposés. La nouvelle est un exercice exigeant, anglo-saxon généralement. Malheureusement c’est un genre difficile à publier.

En participant à ces concours, je voulais simplement  savoir ce que je valais, et c’est à travers l’un de ces concours que j’ai fait cette rencontre qui a été déclencheur de la suite de mon parcours. Il y avait là les soixante premières pages de « Glacé », mon premier roman. Sans cela je ne voyais pas l’intérêt d’ajouter mes productions.

Quelles sont vos influences ?

C’est difficile à dire, je lis des choses variées et tous les genres de littérature. Pour le Polar j’apprécie le travail d’Henning Mankell. Ses personnages sont comme vous et moi !

Quelle a été votre réaction face au succès, cela dès votre premier ouvrage ?

Avant le succès, j’ai d’abord été heureux de trouver une maison d’édition. J’étais aux anges.

Ensuite, je n’ai pas eu le temps d’avoir peur, je succès est venu rapidement. J’ai fait un passage favorable à télé matin, et tout a démarré de là !

Vous êtes édité par le même groupe qui édite Coben, Thilliez, Giebel, Musso … Quel effet cela fait-il de les côtoyer ?

(Rires) – je n’ai jamais eu la chance de « côtoyer » Coben, je ne l’ai jamais croisé … Sinon, je peux vous dire que c’est un plaisir que d’être dans la même maison d’édition que les auteurs que vous venez de citer, bien évidemment. Franck Thilliez est une personne qui vous met à l’aise tout de suite. Quelqu’un avec qui j’ai d’excellents rapports. Il en est de même pour Guillaume Musso.

Revue de titres. Pouvez-vous nous parler de vos trois livres ?

Glacé est un roman qui se déroule dans les Pyrénées. Il faut préciser que mes romans se déroulent tous, pour l’instant, dans le sud-ouest.  L’atmosphère et le décor sont essentiels dans un polar. Les personnages également. Et ce qui m’intéresse, ce sont les personnages. Ils possèdent une certaine noirceur, sinon une noirceur certaine. Avec ces personnages, j’étudie un microcosme, ici, dans « Glacé », il s’agit d’une petite ville perdue. Dans « le Cercle » (mon second roman), il s’agira d’une prépa littéraire. Mon troisième roman parlera, lui, du milieu de l’aventure spatiale Française.

« Glacé » prends place à proximité d’un hôpital psychiatrique isolé spécialisé dans les malades dangereux. Une série de meurtres portent des traces d’ADN de Julian Hirtmann, un tueur en série interné dans cet hôpital … voilà le point de départ de l’enquête menée par Martin Servaz.

« Le cercle ». Ce roman se situe dans une ville imaginaire, Marsac, une ville universitaire, « le Cambridge du Sud-ouest » ! On y apprend que Julian Hirtmann serait encore vivant alors qu’une série de meurtres ont lieues autour d’un cercle d’étudiants dont Servaz a fait partie. Martin Servaz se retrouve donc au cœur d’une enquête qui le touche personnellement.

« N'éteins pas la lumière » se déroule à Toulouse, il suit le parcours de Christine, présentatrice de Radio 5 alors qu’elle découvre une lettre anonyme qui se termine par une promesse de suicide. Martin Servaz en cure dans un centre spécialisé pour policiers dépressifs reprendra alors du service pour en savoir plus sur ce qui apparait être une histoire de manipulation.

On dit de vous que vous êtes un bon « page tourner », quel est donc votre secret de fabrication ?

Construire un livre est une sorte de puzzle. L’imagination est un travail. J’ai un certain nombre d’idées, quand deux ou trois arrivent à s’assembler, elles feront alors l’histoire.

Et la documentation aura alors son importance …

Je me rends toujours sur les lieux que je décris. Je rencontre également beaucoup de professionnels. J’ai une documentation, mais elle ne sera ni « livresque », ni exhaustive.

Nous venons de voir que le sud-ouest tiens une place prépondérante dans votre œuvre, le sud-ouest est-il un domaine noir par excellence ?

Le sud-ouest, c’est le domaine où j’ai grandi. Ce qu’il y a d’intéressant, c’est bien qu’il y ait des auteurs dans le sud-ouest, c’est quand même un territoire inexploité – c’est ce qui m’intéresse. Le sud-ouest est la plus grande région de France métropolitaine (cette région équivaut à la superficie du Danemark !), c’est un pays à lui seul. Mes romans sont exotiques, même s’ils se passent en France !

Pouvez-vous nous parler de Martin Servaz, votre personnage récurrent ?

C’est un personnage qui suit l’influence de Mankell, un personnage à taille humaine, comme moi, comme mon lecteur. Martin Servaz n’est pas un porte flingue, un surhomme. Ce n’est pas un flic dans l’âme, « Glacé » le décrivait comme un écrivain. C’est également un mélomane. «  J’essaie de le rendre plus humain ».

Quel est votre lectorat ?

La bonne question … Si l’on en juge par les salons, 80% de lectrices ! Sinon mon lectorat est toutes catégories, tout âge.

Et je suis traduit dans une dizaine de pays. J’ai d’ailleurs le même succès en Allemagne, en Pologne, en Espagne également, et mes livres sont d’une région précise. On peut dire que « le particulier atteint l’universel », c’est le cas des grands auteurs que je lis.

Quel est votre futur ?

« Glacé » va connaître sa sortie US cet été.

Je vais bientôt partir pour les USA pour un one shot. Je ne parle pas d’endroits que je ne connais pas, je vais donc passer quelques temps dans l’Etat de Washington, la contrée réputée pour ses ambiances brumeuses, là où sont tournés nombre de film flippants …

Et le cinéma ?

« Joker ».


Pour aller plus loin sur WHOOZONE.COM

Glacé, la série télé

Glacé, le livre

Rencontre avec Bernard Minier

Bernerd Minier au Salon de Templemars 2014



Pour aller plus loin

http://www.xoeditions.com/livres/glace/

Retrouvez tout l’univers de Bernard Minier sur http://www.bernard-minier.com

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15/05/2014
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