A+A A-

Rencontre avec Maxime Chattam au Furet du Nord

Whooz : Maxime Chattam

ON : Le 5 juin 2013, un rendez-vous proposé par le Furet du Nord de Lille

Je tiens à adresser mes plus vifs remerciements à Monsieur Maxime Chattam, ainsi que Monsieur Jean-François Callens, Responsable Communication Evénementielle du Furet et aux éditions Albin Michel.

Un second article est consacré à la rencontre-dédicace organisée par la Furet du Nord de Lille, dans ses locaux, le même jour. (https://www.whoozone.com/actualites/article-1214-201306071214-maxime-chattam-au-furet-du-nord-de-lille.html)

L’Orfèvre

S’il était besoin d’avoir la confirmation que les œuvres de Maxime Chattam procèdent de la mécanique de précision, la rencontre organisée autour de l’écrivain par Le Furet du Nord de Lille et les éditions Albin Michel se serait chargée de nous le rappeler. Cette rencontre était réservée a un très petit nombre de privilégiés amateurs des mots (des maux !) de Maxime Chattam et triés sur le volet par « mail de motivation » via le site du Furet*. Ces cinq accrocs ont ainsi eu le privilège d’une rencontre avec l’auteur de « La conjuration primitive » (son dernier opus en librairie) dans un salon privé de la pâtisserie Meert,

La convivialité ne pus qu’être effective autour d’une boisson chaude ainsi qu’une gaufre dont seul l’enseigne Lilloise à le secret … A Maxime Chattam lui-même d’être le modérateur d’une réunion informelle où les passionnés ont discutés a bâton rompu avec le maître du Thriller, en cela pressés par le temps imparti, une toute petite heure. Mais comment entrer en matière ?

L’initiative revint à Maxime Chattam qui posa la première question sur les ouvrages lus par ces lecteurs. « Prédateur » fut évoqué d’emblé. Cet ouvrage, selon les propos de l’écrivain est, avec « La promesse des ténèbres », son livre dont la lecture soit la plus ardue, graphiquement « les prédateurs » allant très loin. « Les prédateurs » sont nés d’une envie de film de la part de l’auteur à la manière du « soldat Ryan ». « J’ai donc raconté ma vision de la guerre, et comment les hommes réagissent quand une société leur ordonne de tuer ». « Cette guerre ne sera jamais citée, les ennemis ne seront jamais désignés … On peut comprendre qu’il s’agisse du second conflit mondial … Ne citer ni la guerre, ni l’ennemi me permets de parler de toute les guerres ».

Le second livre cité par les lecteurs fut « La théorie Gaïa ». Maxime Chattam dira qu’il y évoque là ce qu’il appelle « l’Homo Sapiens Anthropius » , et qu’il a voulu (dans la trilogie dans laquelle ce livre s’inscrit) évoquer les cinq grands règnes qui ont vécus une extinction majeure, a l’exemple des dinosaures. « La Nature ne fait rien au hasard », « cette théorie n’est pas joyeuse ! ».

L’auteur de « La conjuration primitive » s’intéresse actuellement à la manipulation numérique, ainsi qu’à la manipulation mentale. Ses idées ne sont pas encore assez concrètes, mais « il y aura toujours un tueur en série derrière tout ça ! ». Mais ce qui intéresserait l’auteur, c’est qu’il n’y ait pas de tueur !

Pour clore le chapitre des lectures, une lectrice citera « les arcanes du chao ». L’évocation de ce livre posera un dilemme a son auteur sur le fait d’en parler ou non, pour ne pas « spoiler » son contenu pour ceux ou celles de l’assemblée n’ayant pas lu le livre. L’écrivain évoquera simplement sa scène finale qu’il a voulue concrète.

Et à l’auteur d’évoquer les difficultés qu’il ressent, essentiellement à propos de « La conjuration primitive », son dernier ouvrage, un livre où l’auteur a malicieusement usé de deux « surprises » (selon ses propres mots). La première surprise ne résidant pas dans le « qui fait quoi », l’autre surprise résidant dans l’environnement (« j’ai imaginé un fort Alamo moderne, dans la neige ») ».

Preview. « Le premier chapitre de mon prochain livre sera constitué par un « Go Fast », où lors de l’ouverture du coffre de la voiture … ». La suite, nous l’attendons dans le prochain ouvrage du maître ... son écriture commencera en septembre, pour s’achever en décembre. Sortie prévue en 2014.

Petits secrets de fabrication. « Je suis prolixe » (l’auteur sort en moyenne deux ouvrages par an), « j’ai une hygiène de vie, mon métier exige une discipline ». « Je travaille maintenant les cinq jours ouvrables, avec, parfois, une moyenne de 10 à 15 pages par jour. En fin de roman il m’arrive de travailler 20 heures en suivant ». « Le secret, il faut simplement être bien dans son truc ! », « trouver la tonalité ». En parlant de « tonalité » ; l’écrivain dira avoir supprimé plus de 150 pages sur « la conjuration » car ces pages ne répondaient pas à la tonalité recherchée par l’auteur. « Je commence un livre quand j’ai identifié ce que je voudrais que soit le résultat ».

Interactivité. A la moitié de la rencontre, une question vint de la dernière lectrice arrivée « Qu’est-ce que vous cherchez à donner au lecteur ? ». Question difficile ! Maxime Chattam y répondra en suivant quelque digressions, mais avec pour fil conducteur d’argumenter ses propos et de revenir à cette question afin d’apporter tout les éléments de réponse a sa lectrice.

« La première strate : mon égoïsme ». « J’écris ce que je veux », « la chance que j’ai est un luxe inouï. D’où mon incursion dans la Fantasy ». « Incursion qui fut un pari gagné, 120 000 exemplaires vendu de « l’Autre-Monde » ! ». « Mais vendre n’est pas mon objectif ». « L’objectif est : « qu’est-ce qui va me faire « tripper » ».

« Le second point de la question est « pourquoi j’écris cela ? » ». « Car j’ai une réflexion précise, exemple « est-ce que le mal existe ? » (dans « la trilogie du mal »). « Je suis un romancier cartésien mais fourbe ! ». « Le Ba BA du roman policier étant « qui a fait quoi, pourquoi ! » ».

« J’ai envie de poser des questions au lecteur, et de satisfaire celui-ci. J’aime créer du divertissement, de l’émotion et de la peur chez le lecteur ». Et d’ajouter qu’il est loin de pouvoir être comparé a Stephen King. « La comparaison est flatteuse, mais inexacte. Je me rapproche du maître dans « le cinquième règne », c’est tout. Par contre, si je ne me freinais pas je tomberai facilement dans le récit irrationnel … ». « J’écris des romans policiers, dans « Maléfices », je flirte avec l’irrationnel, mais je m’interdit d’aller trop loin. »

« Le Thriller m’impose une discipline, je ne sais jamais si je vais y arriver. C’est une horlogerie, un cran saute, et l’édifice s’effondre ». « Entre deux Thrillers, je pars dans « l’Autre-Monde ». Un jour j’écrirai un livre de terreur pur, je me ferai plaisir là dedans ».

La rencontre se termina sur quelques propos portants sur « l’Autre-Monde », une série d’ouvrages dont l’auteur pensait qu’elle serait lue par la jeunesse … il n’en est rien.

La toute dernière partie de ce rendez-vous privilégié fut consacrée a la séquence souvenirs divers, autographes et/ou photos posées en compagnie de l’écrivain, histoire de dire « j’y étais », puis, pour l’anecdote, Maxime Chattam, qui avait pris un thé simple accompagné d’une gaufre traditionnelle passa par la pâtisserie afin d’acheter quelques gaufres qui ont apporté la renommée internationale a l’enseigne Lilloise pour Faustine Bollaert, son épouse, qui attend un heureux événement.