Rencontre de JP Pagliano autour de Paul Grimault

Rencontre de JP Pagliano autour de Paul Grimault

Whooz : Jean-Paul Pagliano

ON : Le 29 mars 2013 au Furet du Nord

 

Paul Grimault, à la découverte d’un perfectionniste

 

L’aventure du film le « Roi et l’oiseau » est singulière dans l’histoire du cinéma, c’est cette histoire que Monsieur Pagliano nous raconta, ceci en tant qu’expert et en tant que témoin privilégié car ami de Paul Grimault ainsi que de sa famille.

« J’ai accentué le côté travail artisanal car Grinault était un artisan » dira Jean-Paul Pagliano lors de son rendez-vous avec le public au Furet du Nord lors de sa venue à Lille à l’occasion du Festival du Cinéma Européen , compétition de courts métrages de Lille. Jean-Paul Pagliano, critique ciné, spécialiste de l’animation française et de Paul Grimault en particulier est l’auteur de « Le Roi et l’Oiseau, voyage au cœur du Chef-d’œuvre de Prévert et Grimault » (Ed Belin). Ce passage au Furet de Lille lui a permis de présenter cet ouvrage.

L’aventure du film le « Roi et l’oiseau » est singulière dans l’histoire du cinéma, c’est cette histoire que Monsieur Pagliano nous raconta, ceci en tant qu’expert et en tant que témoin privilégié car ami de Paul Grimault ainsi que de sa famille.

Concevoir l’ouvrage. La sélection des illustrations et des exemples a été une véritable gageure, mais également une évidence. Jean-Paul Pagliano a simplement pris celle qui faisaient le plus de sens, a l’image de la séquence découpée du vol de l’oiseau, ceci pour démontrer que l’oiseau insolent avait un vol réaliste, ce à quoi Grimault l’artisan tenait beaucoup. L’aventure de Grimault a commencé dans une modeste bâtisse, mais près des Champs-Elysées ! Monsieur Pagliano a tenu à choisir des documents inédits qui reflètent le travail de ses principaux collaborateurs.

A l’origine du « Roi et l’Oiseau », il y a « La Bergère et le Ramoneur », un court-métrage commencé en 1944 immédiatement après la fin de la guerre. Le premier long métrage d’animation Français. Rapidement son problème fut son budget. Vers 1950, le producteur pressa le studio de terminer son entreprise. Le film sorti, mais désavoué par Grimault et Prévert, ses auteurs, ainsi que par le producteur lui-même.

Ainsi est sorti « La Bergère et le Ramoneur », tiré d’un conte d’Andersen. Ses dialogues son de Prévert, son adaptation est de l’association Grimault/Prévert. « La Bergère et le Ramoneur » sera la base du « Roi et l’Oiseau », un point de départ ou chacun des deux auteurs y mettra ses propres thèmes. Le scénario de la Bergère évoluera sans cesse, chacun se lançant dans l’aventure sans savoir où il va ! Lors de ses problèmes avec la prod, celle-ci se concentrera sur Jacques Prévert et « ses retards », alors que le grand poète travaillera en compagnie de son frère pour livrer le scénario dans les délais.

Trente ans sépareront « La Bergère » et « Le Roi ».

Pour devenir « le Roi », « La Bergère » bénéficiera du regard de Grimault sur le montage saboté par le producteur. Grimault profitera du re-montage de son œuvre pour en faire un film engagé. Certes, il y avait une ébauche d’une réflexion sur la société dans « La Bergère », mais celle-ci n’était qu’à l’état d’ébauche.

Hervé Bazin, le célèbre critique avait aimé la version de 1953 en en reconnaissant les manques dus au montage hâtif du producteur. La première version était doublée des voix de Pierre Brasseur, Anouck Aimée, Serge Reggiani (tous à l’affiche des « amants de Vérone »). Le casting des voix changera par la suite, seul Roger Blain sera des deux versions.

La première sortie du film découragera Grimault, lui qui considérait l’animation comme un cinéma à part entière. Grimault, réalisateur à la filmographie de deux films, « Le Roi » et « La table tournante » fut considéré de son vivant comme un maitre du cinéma. Le maitre de la rue Barbillot (13ème arrondissement – un square à son nom, y a été inauguré en 2011).

« La Bergère » n’a pas bien marché, fin 1966, Grimault en rachète le négatif a l’occasion d’une vente aux enchères. Il rappelle donc son ancienne équipe, à laquelle il rajoutera des nouveaux talents dont l’auteur de « histoire comme ça », Landreau, qui remplacera Lacame.

Grimault attribuera les personnages de son film en fonction des animateurs et de leur personnalité, « pour animer de l’intérieur ». Grimault s’exprimera à travers ses dessins animés, l’Humain étant primordial.

Grimault dessine les décors et les ambiances, c’est un maitre d’œuvre dont la finesse des traits est caractéristique (difficile d’imaginer qu’il ait de grosses mains !). Grimault fut également un coloriste hors pair, il possédait la mémoire des teintes qu’il utilisait.

Paul Grimault était un perfectionniste, voilà ce que le livre de Monsieur Pagliano s’emploie à démontrer.

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Grimault et ses héritiers. La dernière partie de la discussion, qui dura une 50ène de minutes, fut consacrée au Paul Grimault et ses héritiers, en particuliers Japonais. Il s’agit de Taka Hata, influencé par la mise en scène de Grimault, et de Miyasaki, pour qui les hommages à Grimault sont visibles dans l’œuvre.

 

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10/04/2013
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