Haut le chœur de Gaëlle Perrin-Guillet
Whooz : Gaëlle Perrin-Guillet
ON : Haut le chœur – Taurnada, 2019
La promesse de sang
Haut le chœur de Gaëlle Perrin-Guillet
« Coup de cœur » pour « Haut le chœur », voilà une évidence !
« Ne vous inquiétez pas [Alix], je ne viendrai pas vous voir dans l'immédiat. Je tenais juste à vous dire une dernière chose : vous allez craindre ma colère. Tout ce qui arrivera, à partir de maintenant, sera entièrement de votre faute... Vous allez devoir assumer chaque minute qui va s'écouler dès l'instant où je vais raccrocher. Le compte à rebours commence, Alix... Trois... Deux... »
(p12. « Haut le choeur », Gaëlle Perrin-Guillet, Taurnada, 2019)
Chronique de François C
Pas de faute d'orthographe, « haut le chœur » avec un « h » n'est ni « haut-le-coeur » ni même « haut les cœurs ». Le titre de cet opus signé Gaëlle Perrin-Guillet (prix Dora Suarez 2014. Initialement publié par les éditions Rouge Sang en 2013, devenu introuvable l'ouvrage, présenté dans une édition entièrement revue et corrigée, est maintenant réédité par les éditions Taurnada) aura son explication lors des chapitres finaux. Dans « haut le chœur » l'écrivaine parle-t-elle de musique ? Peux-t-on supposer qu'il s'agisse de la petite musique de la mort ?
Haut le choeur - Gaëlle Perrin-Guillet - Taurnada Éditions
Alix Flament, journaliste experte en affaires criminelles, a consacré deux ans de sa vie à interroger Eloane Frezet, redoutable tueuse en série. Avant d'être écrouée cette dernière à promis à la journaliste que, sortie de prison, elle serait la première prévenue et qu'elles se retrouveraient. Un soir le téléphone sonne, Alix Flament sait qu'il s'agit d'Eloane Frezet. Un jour ou l'autre elles se retrouveront. Quand ? Le sang aura coulé car Eloane doit poursuivre son œuvre. Qu'est-ce qui motive son parcours sanglant ? Jusqu'où ira-t-elle ?
Dès le premier chapitre « Haut le chœur » se caractérise par un style qui va droit à l'essentiel. Par l'intermédiaire de chapitres courts Gaëlle Perrin-Guillet manipule son lectorat d'une manière très efficace pour le mener vers la révélation finale. L'écrivaine maîtrise une histoire passionnante pour arriver à une question : « Seriez-vous capable de tuer par amour ? ». Eloane, digne héritière d'Hannibal Lecter, irait jusqu'au bout. La réponse est moins évidente pour Alix/Clarisse. Hannibal, Clarisse, si l'on peut évoquer le duo du « Silence des agneaux », il est à noter que « Haut le chœur » possède sa propre singularité et qu'il est très loin de rendre hommage à l'ouvrage de Thomas Harris ou au film signé Jonathan Demme. « Auxiliaire de police », Alix Flament s'avère être un Stéphane Bourgoin (spécialiste mondial des tueurs en séries) en jupon au cœur d'une véritable course poursuite. Le parallèle entre Hannibal Lecteur et Eloane Frezet étant, lui, plus pertinent.
« Haut les choeurs » met en scène deux héroïnes remarquables au cœur d'une logique romanesque respectée jusqu'au bout dans une qualité d'écriture maîtrisée par Gaëlle Perrin-Guillet, son auteure.
Si nous avions eu l'opportunité de chroniquer « Haut le chœur » lors de sa première sortie en 2013 nous aurions tenu des propos encourageant à l'encontre de Gaëlle Perrin-Guillet. En 2019, l'écrivaine est maintenant une auteure confirmée (et reconnue auprès des amateurs de polars) à la tête d'une bibliographie non dénuée d'intérêts. Remarquons simplement que l'écrivaine possédait déjà, en 2013, les germes de son œuvre à venir.
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