We are what we are vu par Jim Mickle
Whooz : We are what we are, un film de Jim Mickle
ON : En vidéo depuis le 3 septembre 2014
We are what we are vu par Jim Mickle, son réalisateur
« We are what we are » de Jim Mickle a créé l’événement au 39ème festival de Deauville (2013), sans toutefois remporter de prix ! Ce qu’il eut été étonnant pour un film de genre. En fin de projection ce film recueilli applaudissements et sifflets, comment le comprendre ? Le troisième film de Jim Mickle (après (« Mulberry Street » (2006) et « Stake Land » (2010)) suscite soit une adhésion immédiate, soit une réaction de rejet, c’est ainsi. Nous avons été complètement conquis par l’histoire de cette famille anthropophage, par le climat poisseux proposé par Jim Mickle, son sens du récit, sa mise en scène grand-guignolesque. Il est malheureux que ce film n’ait eut une exploitation en salle, la vidéo rattrape cette lacune.
Suite à sa projection Deauvillaise, Jim Mickle tint une conférence de presse en compagnie de Linda Moran, productrice du film, en voici les points forts.
Propos recueillis par François Cappeliez
Photos exclusives
Argument. Les Parker sont connus dans le village pour leur grande discrétion. Derrière les portes closes de leur maison, le patriarche, Franck, dirige sa famille avec rigueur et fermeté. Après le décès brutal de leur mère, Iris et Rose, les deux adolescentes Parker, vont devoir s'occuper de leur jeune frère Rory. Elles se retrouvent avec de nouvelles responsabilités et n'ont d'autre choix que de s'y soumettre, sous l'autorité écrasante de leur père, déterminé à perpétuer une coutume ancestrale à tout prix. Une tempête torrentielle s'abat sur la région, les fleuves débordent. Les autorités locales commencent à découvrir des indices qui les rapprochent du terrible secret des Parker…
Genèse
« We are what we are » est le remake de « Somos Lo Que Hay », (« Ne nous jugez pas ») de Jorge Michel Grau, un film Mexicain sortit en 2010 sous le titre « We are what we are » lors de son exploitation américaine.
Des filles pires que leur père
Jim Mickle : J’ai voulu explorer le thème de l’inné et de l’acquis. Il fallait également traiter l’histoire à travers le spectre de la religion, de l’enseignement religieux insufflé a ces jeunes et qui devient normalité. La fin ne pouvait être qu’inéluctable, ceci pour sortir du cercle où les filles étaient enfermées.
Le film Mexicain ne rentrait pas dans les détails, nous avons ici renforcé le côté traditionnel de la coutume ancestrale. Pour que ce soit crédible il fallait faire des recherches, d’où notre découverte d’une maladie survenant lorsque l’on consomme de la matière cérébrale humaine. Cette maladie se développe aux environs des trente ans d’une personne ayant eu cette consommation, d’abord chez les femmes, puis chez les hommes. Nombres de détails concernent également l’histoire Américaine.
Différences avec le film original
Le film Mexicain suit le parcours de deux garçons forcés de devenirs les hommes de la maison au décès de leur père. Ici les genres ont été inversés. Le film Mexicain développe peu le cannibalisme, mais pratique un humour macabre. « Somos Lo Que Hay » a été tourné dans les quartiers glauques de Mexico City et parle de la corruption policière.
Le côté obscur de la religion
« We are what we are » développe l’idée que la religion prend le contrôle de votre esprit, qu’elle impose une place à la femme. Le cannibalisme est une constance de la religion. La fin de mon film était inévitable. Ces jeunes filles vont changer leurs destinées pour la fin de leurs vies. La réaction des spectateurs, ou tout au moins de certains spectateurs n’est pas une surprise pour moi, tout ceci se fait « au nom de Dieu ».
Une fin nécessaire ?
« Jusqu’où peut-on aller ? », c’est la question que nous nous sommes posé. Il s’agit ici de liens familiaux très forts, pendant une grande partie du film on voit les deux filles vivant sous l’emprise de leur père. Pour pouvoir prendre le dessus sur lui, il leur faudra passer par l’épreuve finale.
Le père sera dans l’acceptation de ce qu’il a appris à ses filles. « We are what we are » joue sur le thème de la nature, belle mais destructrice. La matière tue la matière, l’eau lave les péchés. La violence est inéluctable.
Pour aller plus loin sur WHOOZONE.COM
Récit du 8ème jour du festival de Deauville 2013 – jour de projection en compétition officielle du film de Jim Mickle et jourde la venue de John Travolta
https://www.whoozone.com/actualites/article-1441-201309101441-deauville-2013-8eme-jour.html
Notre critique de « We are what we are »