Interview découverte de David-James Kennedy
Whooz : David-James Kennedy
ON : avec « Ressacs », son premier livre
Le rêve éveillé
David-James Kennedy est l’un des auteurs de polar qui fait l’actualité du monde noir en ce moment. L’écrivain part volontiers à la rencontre de son public en salon (Salon du Polar de Lens, Salon de Bondue …) et récolte tant les suffrages des amateurs comme de la critique. Whoozone a eu le privilège de rencontrer cet auteur au 3ème Printemps de la Culture organisé par le Centre Commercial Carrefour de Douai/Flers. Un auteur jugé par Franck Thilliez comme un « maitre du suspens » (ce en un livre, « Ressacs »).
« Un maitre du suspense est né » Franck Thilliez, parlant de David-James Kennedy
Qui êtes-vous, Monsieur David-James Kennedy ?
David-James Kennedy : Un pharmacien de 44 ans, auteur d’un premier roman et depuis je vis un rêve éveillé.
« Kennedy », votre patronyme est plutôt célèbre, il a d’ailleurs fait le buzz sur le net !
Mon nom interpelle visiblement. Avant la sortie de « Ressacs » le 9 janvier 2013 il a suscité nombre d’interrogation sur le net, certains pensaient à un pseudonyme ringard, d’autres étaient enthousiastes … Beaucoup se demandaient pourquoi un tel patronyme ! « Kennedy » me vient de mon grand-père qui est d’origine Irlandais, il émigra à Londres où il vécut jusqu’à l’âge de dix ans avant de venir dans le Nord de la France, en région Lilloise.
Qu’est ce qui a pu décider un pharmacien à prendre la plume ?
J’ai lu sur le tard quelques romans et vus quelques films qui m’ont happés par leurs intrigues à rythmes. Ces livres sont « Remember » de Mary Higgins Clark et « Les rivières pourpres » de Jean-Christophe Grangé, les films étant « Basic Instinct » et « le Fugitif ».
Ce qui m’a donné envie d’écrire c’est écrire l’histoire que j’aurai aimé lire. Mais je me suis retrouvé face à un problème car je n’ai pas eu de formation littéraire – « Ressacs » m’a pris beaucoup de temps, et le roman est sorti !
Quel a été votre process ?
J’avais une histoire en tête, j’ai écrit un plan d’une dizaine de pages qui a pris en importance. A partir de cette structure, j’ai ensuite écris chaque chapitre individuellement. Par la suite j’ai eu un très gros travail de relecture de l’ensemble des chapitres afin que le rythme tienne. Ce travail fut bien sûr accompagné de tous les doutes liés à l’écriture, mais je me suis acharné, je suis allé au bout.
En quelques mots, quelle est l’histoire de Ressacs, quelle a été sa source d’inspiration ?
(Comme tout premier livre !), des expériences personnelles aménagées pour y inclure une intrigue à suspens. Le rythme me guide, je voulais que le lecteur soit happé jusqu’à la fin de mon livre.
L’idée globale du livre me vint lors d’une nuit de garde dans un hôpital militaire de Lille (je suis d’une génération qui a fait son service national), une histoire que j’ai transposée sur la côte atlantique. Pourquoi la côte atlantique, simplement parce que j’ai toujours adoré son caractère Dantesque et son univers de surf, et pour faire lutter mon héro avec des éléments qu’il ne maitrise pas. Le second fait qui me fit choisir la côte atlantique, c’est de pouvoir mêler des éléments du passé qui ont des conséquences sur le présent. Mon héro devra donc accéder au passé pour résoudre son enquête – a cela j’ai ajouté une histoire d’amour ce qui est indispensable !
L’histoire. L’histoire de Ressacs se situe sur le front de mer de la côte atlantique, dans un hôpital militaire, où, lors d’une nuit d’orage un patient y est sauvagement assassiné. L’interne qui avait pris en charge ce patient disparait dans la foulée. C’est là qu’intervient Tom Castille, l’un de ses confrères, il se lancera sur les traces de cette disparition et découvrira l’existence d’autres disparitions dans un passé proche, mais également dans un passé lointain, au sein de l’hôpital. Deux enquêtes coexisteront alors, une officielle et une officieuse.
Mon décor est planté, oscillant entre passé et présent, entre réalité et croyance et l’univers de la malédiction en toile de fond.
Attention mon univers n’est pas fantastique, même si mon hôpital militaire était un ancien monastère et qu’une malédiction y est née à la Révolution Française. On se demandera s’il y a une malédiction ou un tueur diabolique. Ma toile de fond surfe sur le « fantastique », mais sinon tout est réaliste.
Comment avez-vous apporté ce réalisme ?
J’ai apporté ce réalisme par un travail d’enquête. La composante médicale est une composante que je connaissais, mais que j’ai également approfondie. J’ai également fait des recherches sur les moyens de mener une enquête … mais attention Ressacs n’est pas un roman policier, mon but était d’amener une personne ordinaire (Tom Castille) à faire des choses extraordinaires.
Votre manuscrit terminé, c’est là qu’un certain Franck Thilliez intervient …
Les romans de Franck sont pour moi des références absolues, par son travail, par son souci de ne jamais flouer le lecteur, et par leurs importantes densités. Je lui ai soumis mon manuscrit pour avoir son avis. Franck Thilliez l’a conseillé à sa maison d’édition, et l’aventure commença … (Franck Thilliez a contribué à me faire remarquer de Fleuve Noir, mais ne m’a pas imposé).
La suite, c’est « ce rêve éveillé » que vous nous avez évoqué en début d’interview ?
Exactement, un cadeau du ciel. J’ai mis du temps à écrire Ressacs (environ 10 ans) et je suis édité par Fleuve Noir ! Une maison humaine et professionnelle, ce qui est « confortable » pour l’écriture de mon second livre …
Un second livre ! (plutôt une bonne nouvelle !) Pouvez-vous nous en dire plus sur ce second livre ?
Il est né d’un rêve il y a 7 ou 8 ans, que j’ai noté. Ressacs fut terminé en 2012, j’ai alors tenu une semaine sans écriture, et j’ai attaqué mon second – ça fait un an et demi que j’ai commencé.
J’ai appris énormément lors de l’écriture de Ressacs, j’ai là validé quelque chose, le deuxième est que du positif.
Revenons à Ressacs, pourquoi avoir choisi un titre aussi court ? En observant que les titres courts ornent souvent les ouvrages actuels, citons « Puzzle », le dernier opus de Franck Thilliez ou « Glacé » de Bernard Minier, la liste des exemples peut être longue …
J’ai proposé sept titres à Fleuve, certains étaient évocateurs, ce qui était trop standard pour eux … « Ressacs » a été retenu. Il évoque le ressac de l’Atlantique ainsi que les ressacs du passé.
Vous savez, pour un premier roman c’était prendre un risque que de n’avoir qu’un mot pour titre.
Quels sont les retours de vos lecteurs ?
Il y a d’abord eu un retour de mes proches, ces derniers ne savaient pas que j’écrivais. Il y a ensuite eu les retours de mes clients à la pharmacie, les retours facebook, et les chroniques de bloggeurs … Cela participe de ce « rêve éveillé » …
Tous ces accueils ont été chaleureux, bien entendu.
Dans ce « rêve éveillé », une adaptation au cinéma serait l’apothéose, non !
Ce serait le rêve suprême ! Fleuve y travaille, ça peut être long. Espérons …
J’aimerai voir comment un réalisateur s’accaparera de l’histoire pour l’adapter à l’image. Je collaborerai peut-être au scénario !
L’image est quelque chose de très important pour moi car j’ai visionné mes scènes à l’écriture.
Pour aller plus loin sur WHOOZONE.COM
Notre compte rendu du 3ème Printemps de la Culture organisé par le Centre Commercial Carrefour de Douai/Flers
.