Gilles Legardinier au Furet de Lille

Gilles Legardinier au Furet de Lille

Whooz : Gilles Legardinier
ON : En 2013 avec « Et Soudain tout Change »

Un homme heureux

« C’est bien que je rencontre mes employeurs ! », voilà les premiers propos, d’abord « off » (puis publics), que Gilles Legardinier prononça le 29 novembre 2013 lors de sa rencontre avec ses lecteurs (ses « employeurs », donc) au Furet du Nord de Lille. Une rencontre à son image, charmante et fort sympathique.

La rencontre fut centrée sur « Et Soudain tout Change » dernier ouvrage de Gilles Legardinier.

Durant ce rendez-vous exclusif l’auteur de « Demain j’arrête » se montra extrêmement attentif et réactif a son public.

Cursus littéraire. « Si j’ai toujours écrit pour moi-même, j’ai appris mon métier par tous les métiers possibles ». Gilles Legardinier évoqua ensuite son passage par la novellisation des Largo Winch à partir des bandes dessinées de Van Hamme, « une étape très formatrice ».

Le succès est ensuite venu avec « Demain j’arrête », suite à l’écriture de Thrillers (et non de « Polar »). « Je voulais écrire des Thrillers, or comme dans la vie je suis un rigolard, j’ai osé envisager écrire des comédies » - Un choix gagnant. « J’avais envisagé mes comédies d’un point de vue masculin, mais au bout de trois pages … je n’avais plus rien à dire ! (dira Gilles Legardinier en riant), j’ai donc opté pour un point de vue féminin, le point de vue où les proportions prennent de suite des dimensions extraordinaires ! ».

« Je ne suis pas du sérail, je suis un conteur au coin du feu, j’aime emmener les gens loin de leur quotidien ». « La comédie est un travail sur la vie, un travail plus rapide à faire qu’un Thriller ».

Le roman. Il suit entre autre le parcours de Camille, une lycéenne « dans une période fondatrice, un âge où on se croit éternel ». « Une héroïne décérébrée … NON ! ». « L’avantage de la jeunesse c’est son envie. On prend les jeunes sur des clichés, moi je dépasse les clichés, mon héroïne n’est pas un prototype ».

« Adolescent, je n’avais pas confiance en moi, j’admirais ceux qui ne doutais pas, avant de m’apercevoir que ces personnes qui ne doutent pas, n’avancent pas ! »

« Camille est un nom qui convient aux garçons comme aux filles. Il est très important de choisir un bon prénom à ses personnages. Camille a une charge affective, avec une vraie force de caractère ». « Quand j’ai choisi un prénom, le personnage est cerné ».

« L’histoire dure un an, elle est quasiment documentaire sur la manière dont les lycéens fonctionnent, l’ambiance est donnée par le ressenti des lieux. Et soudain, sort un groupe d’amis dont Camille fait partie avec autant de personnages que de difficultés ».

« Un livre naît d’une émotion, d’une scène ou d’un personnage que j’ai en tête. Quant au bout d’un an l’histoire continue de se développer, alors je passe à l’écriture ». « Le sentiment que je veux provoquer est prêt en amont, mon livre est structuré, mais face aux personnages il y a une autre mécanique qui se met en route ». « Il y a un processus de maturation et de construction avant que je ne passe à l’écriture (j’ai mes huit prochains bouquins en tête !) ».

Le lycée. C’est le lieu de rencontres avec les professeurs, ceux qui nous parlent à travers leurs matières. Une personne que l’on va voir pour lui ».

Personnages. « Mes personnages sont construits, mais pas sentis, c’est ce qui arrive quand on définit ses personnages, cela me vient de mon expérience de l’écriture de scénarios ».

Le personnage du prof. « Le meilleur enseignant vous apprendra à avancer sur vous-même. Dans « Et Soudain tout Change » il y a une fracture entre l’enseignant et l’élève (ici Camille) ».

Tibor. L’un des personnages du roman. Tibor est un monomaniaque, il a une logique à lui. « Je ne pille pas la réalité des gens que je côtoie, par contre je ne calcule rien, j’écris l’histoire tel que j’aimerais la vivre ».

Léa. C’est l’amie intime de Camille, « un cadeau à cet âge-là, l’âge où on se construit ensemble ». L’amie intime est différente de l’amoureux.

Les personnages secondaires. Le voisin d’Axelle est un vieil acariâtre, une « ordure complète ».

La principale question de Camille. « Qu’est-ce que je gagne en grandissant ? »

 

« 20 ans est l’âge épouvantable, 30 ans correspondent à l’âge où l’on a les moyens de ses ambitions ».

Le chaton. « C’est la métaphore de l’adolescence de Camille qui a 17 ans ».

Ecrire. Une mission dans la vie ? « Je ne pense pas, j’aime être avec les autres, j’aime aider les gens à se dépasser, ne serais-ce qu’un peu. La distance n’existe pas avec un auteur, il y a une proximité immédiate avec le lecteur ».

La peur. La peur de décevoir, d’être attendu. « Non, car je suis sincère. J’ai une petite couverture, je ne veux pas usurper ma place, je reste modeste ».

Le cinéma. « Je connais le métier, je ne serai pas l’adaptateur de « Demain j’arrête ». Etre scénariste est un autre métier que celui d’auteur ». « Je bosse pour les gens, a un moment, par respect, je tombe le masque. Tout passe par le respect. Mes valeurs sont les personnages, les regarder, voir les mécanismes de la vie ».

 

On passa ensuite aux questions du public, pour un moment de pure convivialité.

L’une des questions concerna les garçons et les filles, et leurs relations. « Oui, les garçons regardent les filles ». « Notre job est de nous glisser dans des personnages que nous ne sommes pas, sinon ce bouquin serait moins drôle. Il le serait d’autant moins s’il était écrit du point de vue d’un homme ! ».

Le futur. « Je suis en train d’écrire une comédie sur une femme qui se venge, ce sera ma comédie la plus drôle ! son titre sera « ça peut pas rater » ».

Quel type de livres lisez-vous ? « Je n’ai pas besoin de l’imaginaire des autres, je lis trois livres par an, conseillés par ma femme, qui, elle, lit deux livres par semaine ».


L’œil du fan

La partie dédicace de la rencontre dura une petite heure et demie ! Soit de 18h à 19h30 (la fermeture du magasin !). Gilles Legardinier (qui se vit appeler « Gilles Le Jardinier » lors d’un appel micro de l’enseigne, ce qui le fit rire, appelant au meurtre de la personne auteure du message vocal) accorda le temps qu’il fallut a ses fans, conversant avec ces derniers, et jouant volontiers le jeu de la photo souvenir. Le public de cette dédicace fut essentiellement féminin, il ne fut pas rare qu’il fît signer l’intégralité des comédies de l’auteur, mention particulière à cette fan qui présenta un « Demain j’arrête » gondolé par l’eau de la piscine du lieu duquel elle avait dévoré le livre, outre cet exemplaire, cette dernière fit dédicacer un exemplaire neuf du même titre « pour offrir ».

L’auteur ne fut également pas avare d’explications de ces couvertures à base de chat : pour « complétement cramé », la casserole était la sienne, le feu également, « Je le voulais ouvert, mais là la SPA aurait porté plainte ! », dira Gilles Legardinier avec trépidation.

 

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07/01/2014
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