1er Apéro Polar du Furet du Nord
Whooz : Franck Thilliez, Odile Bouhier, Michel Bussi
Et Monsieur Benjamin Parage (libraire), Monsieur le Commissaire divisionnaire Abdelkader Haroune, Chef d’Etat-Major de la direction départementale de la sécurité publique du Pas de Calais et le Docteur Gilles Tournel, médecin légiste.
ON : Furet du Nord de Lille
Le Polar dans (tous) ses états
1ere table ronde autour du Polar, genre populaire par excellence, organisée au Furet du Nord de Lille en collaboration avec les éditions Fleuve noir/Pocket. Un événement animé et modéré par Frédéric Launay (journaliste).
Revue de détail. Les auteurs présents.
Odile Bouhier a eu une formation littéraire et de langue (chinois) avant de s’intéresser au Théâtre et de suivre les cours de la FEMIS en section scénario. Elle travaille maintenant pour la télévision (Louis La Brocante), le cinéma et l'édition. Elle est l’auteure de romans noirs ayants pour cadre les années 20 à Lyon. « La nuit, in extremis » (Presses de la Cité) est son dernier roman.
Michel Bussi est un auteur à la formation de géographe (il enseigne d’ailleurs la géographie à l’université de Rouen). Il avouera que le polar était son genre de prédilection avant qu’il n’entame ses velléités d’auteur de ce genre si particulier, le genre de tous les possibles ! « Ne lâche pas ma main » édité aux Presses de la Cité est son dernier roman.
Franck Thilliez n’est plus un auteur à présenter ! Auteur d’une bonne dizaine d’ouvrages, c’est un ancien ingénieur à la solide formation scientifique. Il avait déjà un passé de lecteur de polar avant de se confronter à l’écriture d’ouvrages devenus références en ce domaine. « Atomka » (Fleuve noir) est son dernier ouvrage.
1 – Le polar, une histoire de « casting » !
Oui, et le casting se doit d’être réussi ! Michel Bussi avouera que pour lui le casting est un véritable casse-tête car il n’a pas de personnage de policier récurrent !
Odile Bouhier va, elle, les chercher loin dans le temps, dans les années folles. L’auteure a bien un policier, le commissaire Kolvair, ainsi qu’un scientifique récurrent, l’intègre Salacan, mais il lui faut trouver d’autres personnages qui sont, eux, des « résumés » de ces années dites folles.
Franck Thilliez dont l’œuvre compte parfois des personnages récurrent (les célébres Lucie Hennebelle et Franck Sharko) parlera de la difficulté que ces personnages donnent a ceux qui les créent car ces personnages sont accaparés par les lecteurs et qu’il y a une nécessité à penser au niveau du lecteur qui ne connait pas ces dits personnages.
2 – La crédibilité
Odile Bouhier développe un personnage aux origines de la police technique et scientifique (la police lointaine parente des « experts », la série que diffuse TF1). Un personnage qui agit seul, alors qu’il devrait agir au sein d’un travail d’équipe. Un médecin légiste qui s’intéresse aux cadavres ou à l’expertise de victimes vivantes (ex victimes de crimes sexuels) … Un personnage auquel il est difficile de donner une crédibilité, mais le genre romanesque peut tout apporter …
Franck Thilliez, lui, mène son enquête scientifique avant le début de ses romans. Il en a ainsi été pour « Atomka » et une étude sur l’hypothermie.
Michel Bussi avouera qu’il n’a jamais rencontré ou mieux encore, suivi, de policiers, il se met simplement « à la place du lecteur ». Certes Michel Bussi s’est documenté, mais pour le reste « il pensera au lecteur ». Il travaillera la psychologie de ses personnages.
Odile Bouhier reviendra sur ses recherches documentaires. Salacan, son personnage est à l’origine de la police scientifique, qui a été créée à Lyon … que son goût perso est de s’intéresser à tout ce qui est possible … « Tout me nourrit » dira-t-elle, « mon travail à moi est d’appréhender tous les éléments ».
Franck Thilliez ajoutera qu’il faut trouver un juste équilibre entre l’info que l’on veut faire passer et l’intégration dans l’histoire, relevant la nécessité que cela fasse partie des ressorts de l’histoire qu’on écrit. « Chaque auteur écrivant les histoires à sa manière propre ». Le tout étant de partir d’un événement tel un meurtre … qui peut être, tout compte fait, qu’une disparition !
3 – Le goût des lecteurs
Le roman « psychologique » est le roman de la réaction, c’est le roman qui marche le mieux. Le lecteur peut trouver de l’intérêt dans la psychologie de la victime, du meneur de l’enquête, ou du criminel lui-même.
Ensuite vient la manière dont l’enquête va être résolue. La réalité des faits n’est pas la préoccupation du lecteur !
4 – Revues d’ouvrages, par leurs auteurs
Michel Bussi parlera de « Ne lâche pas ma main » qui présente une histoire se déroulant à La Réunion lors de vacances mouvementées par la disparition de Liane, qui coulait semble-t-il le parfait bonheur avec Martial et leur jeune fille … un roman a voies multiples, l’ouvrage adoptant, entre autre, le point de vue de la petite fille. Ce roman est donc, une traque, une enquête qui fouille le passé des parents de la jeune enfant et ayant La Réunion en toile de fond (un véritable personnage).
« Il y a tellement de polars qui viennent du froid, je voulais un polar qui vienne du chaud » - Michel Bussi.
Odile Bouhier évoquera « La nuit, in extremis », son troisième ouvrage composé en son cœur par les conséquences de la première guerre mondiale et ses « gueules cassées », et reparlera de son soin à respecter un cadre historique (ici l’année 1921).
« Mon roman est un roman sur les errances, celles de l’après-guerre, celles du commissaire Kolvair et celles d’Anthelme Frachant le principal suspect de l’histoire » - Odile Bouhier.
Franck Thilliez dans « Atomka » explore la science et ses limites. Les limites de la mort … « la frontière où les fonctions vitales s’arrêtent », d’où l’hypothermie et ses conséquences !
L’auteur évoquera les conséquences de Tchernobyl.
Il citera ensuite les différentes strates du roman policier, la meilleure des conclusions possible pour un rendez-vous convivial et interactif, le premier du genre, un événement qui sera sans nulle doute, reconduit.
Les diverses strates :
- Raconter une histoire
- Avoir une attention particulière au fond de ce que l’on raconte
- Avoir un point de vue, ce qui oriente ce que l’on a envie de raconter …
Ces strates sont-elles une « méthode » pour être aussi talentueux que les trois écrivains réunis au Furet en ce jour ? Essayons un peu pour voir !
Pour aller plus loin sur WHOOZONE.COM :
Lien vers l'article sur le second Apéro Polar organisé par le Furet du Nord