Amélie et Juliette Nothomb au Furet du Nord de Lille

Whooz : Amélie et Juliette Nothomb
ON : Le 16 octobre 2013 au Furet du Nord de Lille

Je tiens à adresser mes très vifs remerciements aux éditions Albin Michel, ainsi qu’à Monsieur Jean-François Callens, responsable de la communication du Furet du Nord.

Instants gourmands

Délicieux sont tous les instants que l’on peut passer en compagnie d’Amélie Nothomb. Que ce soit grâce à ses ouvrages, forcément, mais également à la faveur de divers rendez-vous publics avec l’auteure, ce sont chaque fois des moments si particuliers que l’on voudrait que le temps s’arrête ou avoir la capacité de retenir chaque petites secondes pour mieux en profiter.

« Rencontre gourmande ». Ce 16 octobre 2013, Amélie Nothomb était accompagnée de Juliette, sa sœur, pour une rencontre littérature et cuisine au Furet du Nord de Lille. Amélie Nothomb évoqua « La nostalgie heureuse » (Ed. Albin Michel), son dernier ouvrage, et Juliette Nothomb « Carrément praline » (Ed. Presses de la Renaissance), son livre de recettes à base de chocolat.

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1 – Amélie Nothomb

En introduction de la rencontre des sœurs Nothomb on parla du documentaire de Laureline Amanieux et de Luca Chia tiré de la collection « Empreinte » de France 5 consacré à Amélie Nothomb retournant sur les traces de son enfance comme initiateur de « La nostalgie heureuse ». On évoqua les petites joies et les déceptions de ces retrouvailles.

Juliette Nothomb affirma avoir découvert une « nouvelle Amélie » grâce à ce documentaire, ce en « évoluant dans ce passé redevenu présent », la lecture de « La nostalgie heureuse », quant à elle, l’a « étonnée ». 

« La nostalgie heureuse », le titre. Il y a une différence entre la définition de la nostalgie selon que l’on soit occidental ou oriental. « Je suis une Japonaise ratée » dira Amélie Nothomb, car si au Japon la nostalgie se doit d’être heureuse (« natsukachii »), l’écrivaine, lors de son voyage paraissait malheureuse, et sa traductrice traduisait cet état de fait lors de ses traductions, ce qui ne correspondait pas à la définition qu’Amélie Nothomb se faisait de la « nostalgie ». Selon l’auteure elle-même, la clé du livre se trouve donc là, entre l’Amélie heureuse et l’Amélie malheureuse.

« S’il n’y avait qu’un seul enseignement à ce voyage ce serait que « la nostalgie est la base de la vie d’Amélie ». « La nostalgie heureuse » c’est un retour aux fondamentaux, un appel à voir les choses autrement ». Dira Amélie Nothomb.

Simenon disait volontiers écrire sur un lieu que lorsqu’il avait quitté ce lieu. Amélie Nothomb dira « un territoire ne vaut que s’il a été quitté ». « Pour parler du Japon, il fallait que je le quitte de multiple fois ? ». « On ne mesure l’amour qu’en fonction d’une séparation cruelle, ce qui est encore plus vrai pour le Japon ».

« Le Japon n’est pas le pays du bonheur. Le bonheur au Japon doit passer par le déchirement. Il faut une fin profondément malheureuse, c’est un concept esthétique ». « Chaque fois que j’ai quitté le Japon, je ne savais pas si j’allais revenir - Sauf à l’âge de cinq ans – Par la suite, quitter ce pays m’a apporté un vide ».

Juliette Nothomb a également éprouvée la douleur de quitter le Japon. « Ca a toujours été un déchirement. Car on quittait la beauté, un véritable Eden ».

Amélie Nothomb ajoutera à ces propos : « On souffre, quand on a perdu quelque chose, or, on peut se dire que l’on a connu, cette personne, ce pays … ». 

Témoins. Dans son récit, Amélie Nothomb croise quelques témoins de son passé. On évoquera ainsi son ancienne nounou ainsi que Rinri, le fiancé éconduit de « Ni d’Eve, ni d’Adam » (2007). L’ex-amoureux a refusé d’être filmé. « Ces retrouvailles seront sublimes, mais j’ai vu que ces retrouvailles seraient également des adieux » dit Amélie Nothomb très touchée que sa nounou l’ai recontactée pour lui adresser ses excuses de ne pas lui avoir servi de thé lors de leur rencontre.

« Le courage Japonais dépasse l’entendement, vivre au Japon c’est être au centre d’un cyclone avec la colère des Dieux ». Amélie Nothomb évoqua ainsi Hiroshima, mais également Fukushima, où l’apocalypse se voit partout. « Les Japonais font preuve de stoïcisme, ils vivent les choses avec dignité ». « Ma nounou est arrivée a un âge où elle trie les événements qu’elle a envie de vivre –elle a ainsi refusé les événements de Fukushima ».

Rinri, l’ex-fiancé a été revu à l’occasion du tournage du documentaire en février 2012 (hors caméras), il offrit alors un jugement mesuré sur les événements qui l’ont liés à Amélie Nothomb (qui le quitta alors que leur union avait été planifiée). Rinri a tout lu d’Amélie Nothomb, et il a également oublié certains aspects de l’écrivaine, saufs certains détails que l’auteure aurait aimé qu’il oublia, des détails qu’Amélie Nothomb juge comme « inavouables » : « Je suis le bon souvenir de ses vingt ans ! ». 

2 - Juliette Nothomb.

Juliette Nothomb est chroniqueuse gastronomique pour l’édition Belge du magazine l’Express, ainsi que pour « Télé Pro ». Elle cuisine depuis l’âge de 18 ans.

La sœur ainée d’Amélie Nothomb évoqua « Carrément pralines » son ouvrage de recettes à base de chocolat (« pralines », en Belge). L’ouvrage décline différentes recettes conçues par Juliette Nothomb avec l’aide de « Godiva », une maison Belge de chocolats haut-de-gamme. Juliette Nothomb reprends ainsi le principe qu’elle a adopté pour « Carrément biscuit » en 2012 avec la maison Delacre.

Juliette Nothomb a non seulement crée les recettes, mais a accompagné celles-ci chez le photographe et le styliste qui mis en place la scénographie des clichés.

« Ces recettes ont été créées et mangées », tint à préciser Juliette Nothomb.

L’entretien pris fin sur ces propos, il ne restait plus qu’aux sœur Nothomb qu’à partir pour l’auditorium de Ronchin pour une soirée « mise en bouche » dans le cadre de l’Automne culturel de la ville.

Pour aller plus loin :

http://www.albin-michel.fr

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